Emmanuel Macron dévoile aujourd’hui une relance de la filière dans le cadre du plan « France 2030 ». Le nucléaire est présenté de plus en plus comme un atout incontournable de notre transition énergétique.
Emmanuel Macron prévoit des investissements colossaux dans les SMR
L’objectif d’une France neutre en carbone en 2050 est-il réalisable sans nucléaire ? Non, répondent aujourd’hui de nombreux politiques, dont Emmanuel Macron. Le nucléaire est une énergie « bas carbone » c’est-à-dire bonne pour le climat, selon Nicolas Goldberg, spécialiste de l’énergie pour le cabinet Colombus Consulting : « le nucléaire est un atout climatique, important dans cette transition puisqu’il sert à faire de l’électricité de manière pilotable, c’est-à-dire que la production ne dépend pas du vent et du soleil. Les énergies renouvelables ne pourront pas tout couvrir ». L’énergie nucléaire est donc « bas carbone », pilotable et surtout disponible a priori 24h sur 24.
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C’est un symbole de stabilité et d’indépendance, alors que l’Europe connaît une flambée des prix de l’énergie. Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire affirme que l’on constate depuis plusieurs années – encore plus depuis ces dernières semaines – que « beaucoup de pays qui avaient décidé de sortir du nucléaire ont investi dans des centrales à gaz. Celles-ci dégagent plus d’émissions de CO2 et sont donc plus polluantes. Il y a aussi le risque d’une dépendance qui va se créer vis-à-vis de pays comme la Russie ». Emmanuel Macron dévoile aujourd’hui des investissements colossaux dans les SMR, qui sont des petits réacteurs nucléaires, plus simples à construire. Le gouvernement travaille également sur la faisabilité de construire 6 nouveaux EPR (réacteur pressurisé européen) en France. Mais le nucléaire ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la décarbonation selon Nicolas Goldberg : « on ne décarbonera pas qu’avec le nucléaire, c’est un rôle à jouer. Si on relance des réacteurs nucléaires, il faudra énormément d’énergies renouvelables pour relever le défi climatique ».
Le RTE présentera le 25 octobre ses différents scénarios sur le mix énergétique français en 2050
Les énergies renouvelables sont indispensables et même suffisantes à horizon 2050 en France. La priorité est là, et pas dans le nucléaire selon Yves Marignac, expert de l’association NegaWatt, « les priorités au nom de l’urgence climatique résident dans la maîtrise de la consommation d’énergie et dans les énergies renouvelables. Si on met en œuvre ces priorités, nous pourrons atteindre les objectifs climatiques, sans nucléaire ».
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Le réseau de transport d’électricité présentera le 25 octobre ses différents scénarios sur le mix énergétique français en 2050. Certains intègrent du nouveau nucléaire, d’autres non. Le gouvernement disposera alors de nouveaux éléments chiffrés. Dans le même temps, la bataille du nucléaire se joue aussi à Bruxelles où la France et d’autres pays tentent d’intégrer le nucléaire dans la taxonomie verte (une liste d’énergies jugées durables) , la réponse devrait arriver en fin d’année.
Baptiste Gaborit
