Une expérimentation vient d’être lancée dans le 13ème arrondissement de Paris. 5 bornes ont été installées dans le quartier pour collecter les biodéchets des habitants. Ces restes alimentaires vont ensuite devenir du compost. Le dispositif devrait se généraliser.
3200 foyers du 13ème arrondissement vont participer pendant 1 an à cette expérimentation
Les habitants doivent tout d’abord s’inscrire. Il faut ensuite récupérer un petit seau et des sacs dans les bornes implantées sur les trottoirs. Ces sacs qui sont compostables, contiennent les déchets. Arthur, chef de projet pour l’entreprise Les Alchimistes qui est à l’origine de cette expérimentation, affirme qu’il suffit simplement de télécharger l’application sur son smartphone. Il faut ensuite l’activer, ainsi que le Bluetooth de son téléphone, pour avoir une notification qui indiquera si l’on est à proximité d’une borne pour jeter les déchets.
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A l’intérieur de ces bornes, un grand bac de 240 litres où terminent les déchets alimentaires des habitants. Alexandre Guilluy cofondateur des Alchimistes affirme que ces bornes sont en capacité de composter « tous types de déchets alimentaires en passant des épluchures de carottes aux morceaux de viande ». 3200 foyers du 13e arrondissement vont participer pendant 1 an à cette expérimentation. C’est le cas de Florence, surprise par le concept, elle juge le système facile à utiliser et peu contraignant, « Le fait d’avoir une petite pédale pour actionner le bac nous permet de ne rien de manipuler avec les mains donc c’est pratique ».
Le 1er janvier 2024, tous les Français devront disposer d’une solution de tri des biodéchets à proximité
Les bornes sont vidées 2 fois par semaine, 200 kilos de déchets alimentaires sont ainsi récupérés chaque semaine et par borne. Ils sont ensuite envoyés à 10 km de là, dans le centre de traitement des Alchimistes. Alexandre Guilluy explique que l’on va d’abord « sur-trier », c’est-à-dire que l’on va vérifier qu’il n’y a pas d’indésirable comme du plastique par exemple, dans ces déchets. Une fois cette étape passée, « Nous allons broyer et mélanger des copeaux de bois pour avoir un mélange de carbone et d’azote. Ce mélange donne un rapport d’humidité idéal avant de lancer le compostage ». Les bactéries vont grignoter les restes pour aboutir à un compost vendu par les Alchimistes. L’enjeu est donc de collecter ces déchets en milieu urbain avec un habitat dense, où les habitants ne peuvent pas faire de compost dans leur jardin.
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Selon Alexandre Guilluy, « Il y a de plus en plus de gens qui sont prêts à faire l’effort et qui ont compris l’intérêt de ce tri ». Le potentiel est immense puisque 20 millions de tonnes de biodéchets terminent à la poubelle chaque année en France. Cela représente plusieurs dizaines de kilos par habitant. Le 1er janvier 2024, tous les Français devront disposer d’une solution de tri des biodéchets à proximité. Colombe Brossel, adjointe à la maire de Paris et en charge de la réduction des déchets affirme que, « C’est un projet formidable parce qu’il nous permet d’expérimenter, de voir comment cela fonctionne, comment les parisiens participent, qu’ils nous garantissent que c’est propre et que cela ne produit pas de mauvaises odeurs ». La France dispose d’une marge considérable avec aujourd’hui 4000 bornes de biodéchets contre par exemple 35 000 installés en Italie.
Baptiste Gaborit
