Les Etats-Unis doivent faire face à un recul surprise de leur économie. Washington subit une impressionnante inflation et espère ne pas payer davantage le mauvais timing de ses plans de relance.
Joe Biden affirme ne pas craindre la récession
L’économie américaine a affiché un repli inattendu de 1,4% au premier trimestre. Est-ce un simple trou d’air ou peut-on y voir un risque de récession ? Si pour l’instant cela ressemble à une simple turbulence, les risques de ralentissement sont tout de même accrus. En effet, la baisse surprise du PIB s’explique par le plongeon du commerce extérieur. Les importations se sont envolées et les exportations ont ralenti. En outre, les entreprises ont continué de déstocker. Selon Joe Biden, ces facteurs sont « exceptionnels ». Le président américain affirme ne pas craindre la récession. Afin de lui donner raison, on note que la consommation et l’emploi reste dynamique et que les entreprises affichent des résultats records.
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Le problème, c’est le rythme impressionnant de l’inflation qui est à 8,5%. Certes, cette inflation est aggravée par la crise ukrainienne et les pénuries mondiales, mais elle a été poussée par les plans de relance massifs du président démocrate, alors même que la croissance post-Covid s’envolait. L’Amérique n’a pas fini de payer ce bien mauvais timing. De plus, avec le bond des importations, une grande partie de ces largesses bénéficie en outre à l’étranger et aux producteurs de matières première en tête.
Washington doit lutter contre l’inflation sans casser la croissance
Malgré cela, la Banque centrale américaine va assurément augmenter ses taux. En effet, la Fed n’a pas le choix. Elle aussi est en retard dans la normalisation de sa politique monétaire. Elle n’a augmenté ses taux qu’une fois, alors que les hausses de prix se sont répandues dans toute l’économie. Wall Street anticipe donc toujours un relèvement de 0,5 point la semaine prochaine, et d’autres hausses d’ici la fin de l’année. Evidemment, lutter contre l’inflation sans casser la croissance relève de la gageure. Les ménages ont encore un matelas d’épargne et bénéficient de fortes hausses de salaires. Pourtant, leur moral risque de flancher si les prix ne se calment pas. Si la Maison-Blanche tente de faire pression sur les entreprises, elle semble manquer de leviers. De plus, l’annonce du 28 avril d’un plan de soutien de 30 milliards pour armer l’Ukraine ne risque pas de calmer les prix de l’énergie.
Etienne Lefebvre