L’inflation aux Etats-Unis n’avait pas été aussi haute depuis 40 ans. Les prix augmentent et Washington réagit afin que leur économie ne tombe pas en récession.
« Si la consommation s’arrête et entraîne une chute des investissements, on pourrait entrer dans une spirale de récession »
Avec une augmentation de 8,5% au mois de mars, par rapport à 2021, l’inflation aux Etats-Unis bat des records. Au plus haut depuis 40 ans, les prix ne cessent de progresser. En effet, en un an, le fioul a augmenté de 46%, les loyers de 18%, le beurre de cacahuète très prisé par les Américains, est en hausse de 23,6% et le prix des billets d’avion augmente de 10%. Cette hyperinflation inquiète Washington car la marge de manœuvre est restreinte afin d’éviter toute récession. Si après 2 années de pandémie la production mondiale reste ralentie et les chaînes d’approvisionnement sont grippées, les Américains se remettent à consommer. Selon l’économiste Anne-Sophie Alsif, cette reprise de la consommation est boostée par une politique de reprise surdimensionnée : « les Etats-Unis ont établi un plan de relance qui fait exploser la demande. Cela entraîne des pénuries et donc une augmentation considérable des prix ».
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Les Etats-Unis débloquent 60 millions de barils pour réduire les prix à la pompe
Si on ajoute la flambée des prix des matières premières et de l’énergie, due en partie à la guerre en Ukraine, on obtient un cocktail explosif : « cette inflation peut avoir un impact sur la demande. Si la consommation s’arrête et entraîne une chute des investissements, on pourrait entrer dans une spirale de récession ». Afin d’éviter ce scénario, la Banque centrale américaine prévoit de rehausser progressivement ses taux de 0,5%, à 2,25%, en fin d’année. L’objectif est donc de libérer la pression sur les prix. Cela reste pourtant une opération délicate selon Julien-Pierre Nouen, économiste chez Lazard banque : « l’enjeu est d’arriver à réduire les pressions sur l’économie tout en évitant de ralentir trop brutalement le marché ». Afin de lutter contre l’inflation, Washington débloque également ses stocks de pétrole. Ils ont remis 60 millions de barils sur le marché, pour adoucir les prix à la pompe.
Eric Kuoch
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