Le père Noël vient de passer pour Pierre et Vacances avec dans sa hotte, un plan de sauvetage pour le groupe de tourisme qui craignait ces derniers temps, de recevoir la visite du père fouettard. Car la crise sanitaire a fait des dégâts chez Pierre et Vacances ainsi que dans sa filiale Center Parcs.
Gérard Brémond le président fondateur du groupe va voir sa part passer de 49% à moins de 8%
Le numéro un des résidences de loisirs a perdu lors de son exercice clos fin septembre, plus de 330 millions d’euros, un record. Son chiffre d’affaires lui a chuté de 19 %. Le groupe a quand même limité la casse grâce à un bon été puisque ses ventes ont rebondi de 17 % entre juillet et septembre. Mais c’était la perte de trop pour l’entreprise qui ne se portait pas à merveille avant même la crise. Elle n’a connu aucun exercice bénéficiaire depuis dix ans, un bilan qui a pesé lourdement sur son endettement et l’a contraint à se recapitaliser. Mais alors, que prévoit le plan de sauvetage ?
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Il y a deux volets importants pour ce plan qualifié de complexe par Christophe Palierse qui suit ce dossier pour Les Echos. Dans un premier temps, un groupe d’investisseurs va prendre le contrôle de Pierre et Vacances. Le but est de réunir des fonds anglo-saxons ainsi qu’une société de gestion française, Atream afin de recapitaliser l’entreprise à hauteur de 200 millions d’euros. En parallèle, Pierre et Vacances va bénéficier d’un plan de réduction de sa dette, via une conversion en capital de 550 millions d’euros. Cette somme intègre notamment le prêt de 240 millions garanti par l’état. Cela devrait permettre de réduire de moitié l’endettement du groupe. Le plan doit encore être finalisé d’ici à la fin janvier et sera soumis aux votes des actionnaires, qui vont se retrouver fortement dilués à l’image de son président fondateur, Gérard Brémond, qui va voir sa part passer de 49% à moins de 8%. Gérard Brémond qui va d’ailleurs prendre du recul pour devenir président d’honneur du groupe qu’il a créé il y a plus de 50 ans.
Astream sera le principal actionnaire de Pierre et Vacances
Le groupe prend aussi un tournant stratégique. C’est un changement d’ère pour Pierre et Vacances puisque l’entreprise va non seulement changer de président mais aussi de modèle économique : exit l’activité historique de promotion immobilière, gourmande en capitaux. Le groupe va se concentrer sur son activité touristique en tant qu’opérateur des 50 000 appartements et cottages qu’il gère sous les marques Pierre et Vacances, Center Parcs et Adagio.
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Le développement des futures implantations du groupe, qui ne renonce pas à grandir, sera confié à une foncière qui lui sera dédiée. Son principal actionnaire sera d’ailleurs Atream, l’un des sauveteurs du groupe qui a déjà investi dans des Center Parcs à l’étranger. Cela marque aussi la fin d’une époque pour le Pierre et Vacances qui ne fera donc plus appel aux particuliers pour financer ses résidences.
Pierrick Fay