Aujourd’hui, 22 juin, c’est le premier jour des soldes d’été. Si ces dernières années les promotions estivales n’ont pas été un franc succès, les commerçants peuvent s’attendre, au vu du contexte économique actuelle, à des soldes réussies.
Une année différente car le contexte économique joue en faveur des soldes
Les soldes s’ouvrent aujourd’hui et elles devraient avoir cette année une saveur particulière. En effet, elles sont en perte de vitesse depuis des années. Avec la multiplication des opérations de promotion sur Internet comme les Prime Days d’Amazon, la montée en puissance de sites comme Vente Privée devenu Veepee qui proposent des bonnes affaires toute l’année sans avoir besoin de se déplacer et enfin le boom des cartes de fidélité qui permettent de profiter régulièrement de promotions, le consommateur n’est pas sevré de prix cassés. Ainsi, l’intérêt des soldes a tendance à baisser. Pourtant cette année, effectivement, en particulier dans le textile, les distributeurs s’attendent à de bonnes soldes.
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En effet, cette année risque bien d’être différente car le contexte économique joue en faveur des soldes. On est dans un contexte inflationniste et l’inflation pousse à acheter aujourd’hui plutôt que demain car plus les semaines passent, plus les prix montent. Dans le textile, beaucoup d’éléments contribuent à tirer les prix vers le haut. Les tarifs de la logistique flambent, le prix des matières premières grimpe, les salaires commencent à progresser même dans les pays à bas coûts et enfin l’euro a perdu du terrain face au dollar qui reste la monnaie du commerce mondial. Cela veut dire qu’il faut plus d’euros pour acheter la même chose qu’avant et que le prix de cette même chose continuera d’augmenter. Donc, les Français qui sont préoccupés par leur pouvoir d’achat pourraient pour certains décider de moins consommer et se constituer ce qu’on appelle de l’épargne de précaution tandis que d’autres vont acheter par anticipation.
Les petites commerçants préfèreraient baisser les prix d’ici 15 jours ou 3 semaines
On note pourtant que tous les commerçants ne sont pas égaux devant les soldes. Au départ, les soldes étaient le moyen de vider les stocks et de faire rentrer du cash. Cela faisait de la place dans le magasin et des billets dans le tiroir-caisse pour payer les commandes de la saison suivante. Mais aujourd’hui, il y a les grandes chaînes qui intègrent en amont la période des soldes et qui constituent des stocks pour avoir des choses à vendre. Pour eux, c’est une opération de communication et de vente en gros volumes. Les petits commerçants et les indépendants qui gèrent leur cash et qui essayent d’avoir un niveau de stock bas ne sont pas dans la même situation.
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Ils ont moins de choses à vendre et peuvent moins casser les prix. Pour eux, les soldes commencent trop tôt et forment même une sorte de concurrence déloyale. Les petites structures voudraient baisser les prix uniquement d’ici 15 jours ou 3 semaines. Ils n’aiment donc pas les soldes qui durent un mois. Surtout que cette année, la loi est devenue plus stricte. Le prix barré affiché doit donner la vraie réduction par rapport au prix d’il y a un mois. La DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) va faire la police et sanctionner les fausses réductions. Le -40 ou le -50% devra être vrai alors que jusque-là certains commerçants prenaient comme référence un prix qu’ils n’avaient pratiqué qu’un jour juste avant le début des soldes.
David Barroux