Quels sont les défis à relever en cette rentrée qui sonne aussi pour les entreprises ?
Comme les écoliers, les patrons reprennent tous aujourd’hui le chemin du bureau et en cette rentrée comme tous les ans, il faut faire face à une longue liste de défis conjoncturels. Globalement tout va bien. La consommation résiste, la croissance est encore au rendez-vous mais il y a au moins deux incertitudes à court terme qui perturbent les dirigeants d’entreprises françaises. La première c’est le Brexit. Si on a droit à un Brexit dur, ça sera dur pour nos voisins britanniques. Mais toute l’économie européenne pourrait être la victime collatérale d’une sortie sans accord. Si on ajoute en plus les risques que font peser sur le commerce mondial, les tensions commerciale.
Quel est le deuxième défi de cette rentrée pour les entreprises?
C’est l’environnement de taux d’intérêt très bas. Quand l’argent est gratuit ça permet de financer plus facilement de nouveaux projets mais ça facilite aussi la vie de concurrents et ça entretient d’une certaine manière un environnement de guerre des prix. L’autre aspect négatif des taux bas c’est que ça crée un contexte déflationniste. Les entreprises ont du mal à augmenter leurs prix et la seule inflation concerne surtout le prix des actifs comme les entreprises, ce qui rend difficile les opérations de croissance externe.
Et quels sont les défis à plus long terme pour les entreprises ?
Le nouveau défi majeur c’est l’environnement. Pendant longtemps, les entreprises pouvaient faire semblant de se soucier de la planète. Ça n’est plus possible. Les entreprises ont compris que leur intérêt c’était d’être plus bio, plus écolo, pour de vrai. Une entreprise qui est perçue comme pas responsable va être doublement pénalisée. Elle aura du mal à recruter des talents car les jeunes sont devenus plus exigeants sur la qualité des employeurs. Et une entreprise dont l’image est mauvaise aura aussi du mal à séduire des clients. A l’heure où nos nouveaux thermomètres du bien et du mal s’appellent l’appli Yuka ou Greta Thurnbeg, les entreprises doivent changer ne serait ce que parce que c’est leur intérêt. Mais il ne suffit pas de dire, il faut faire. Et cela oblige à revoir ses process et ses habitudes ce qui n’est pas facile à faire à l’échelle des grandes entreprises.