Les économistes français sont décidément une espèce très recherchée. Hier, le FMI a annoncé la nomination de Pierre-Olivier Gourinchas au poste prestigieux de chef économiste de l’institution internationale. Un choix qui met en lumière une fois de plus l’excellence française dans ce domaine.
La France occupe désormais les postes de chef économiste de deux des plus prestigieuses institutions : l’OCDE et le FMI
Je dirais que l’Allemagne exporte des voitures haut-de-gamme, la Chine des smartphones et la France des économistes de renom. Un peu réductrice mais la formule est loin d’être inexacte. Pour s’en convaincre, il suffit, d’abord de regarder le palmarès du Prix Nobel d’économie. Avec Esther Duflo et Jean Tirole, nous comptons deux des huit derniers lauréats. C’est plus que tous les autres pays en dehors des Etats-Unis. C’est la même chose du côté des institutions internationales puisqu’avec Laurence Boone et Pierre-Olivier Gourinchas, la France occupe désormais les postes de chef économiste de deux des plus prestigieuses d’entre elles, l’OCDE et le FMI. Même chose dans les grandes universités américaines – Harvard, Berkeley, MIT – où les économistes tricolores se bousculent.
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Qu’est-ce qui explique cette spécificité française ? Deux choses, je crois. La première est très positive. C’est l’alliance d’un enseignement des mathématiques de très grande qualité et d’un appétit éprouvé pour les sciences sociales. Un mélange qui produit d’excellents économistes. La seconde est plus gênante et elle explique le fait que la plupart de nos talents dans ce domaine choisissent de s’expatrier. C’est le manque de considération pour cette discipline dans l’Hexagone. Comme si 60 ans après, nous restions collectivement marqués par le fameux « l’intendance suivra » du Général de Gaulle. Du passage aux 35 heures au déficit chronique de nos finances publiques, en passant par une fiscalité record, les exemples ne manquent pas en tout cas de ces choix politiques qui aboutissent à des aberrations économiques. Pour y remédier, il est plus que temps d’exploiter les talents de ces stars made in France que le monde s’arrache.
François Vidal
