Le Royaume-Uni est en proie à de nombreuses pénuries, de légumes, de viande, de bouteilles d’eau. Dernière en date : le carburant et cela touche de façon spectaculaire les stations-services. De nombreuses vidéos de longues files d’attentes de voitures qui attendent pour faire le point circulent sur internet. Londres a demandé à l’armée de se tenir prête pour pour combler cette pénurie de chauffeurs.
Le Royaume-Uni fait face aux conséquences inattendues du Brexit, neuf mois après sa proclamation
Et pourtant ce n’est pas le carburant qui manque, mais bel et bien les chauffeurs ! Une pénurie de routiers, précisément de ceux qui transportent le carburant, est à l’origine de cette énorme crise au Royaume-Uni. Il en manquerait près de 100.000 d’après la fédération des transporteurs. En fait, le pays fait face aux conséquences inattendues du Brexit, neuf mois après sa proclamation. La situation s’est aggravée ce week-end à cause des « achats de panique ». Les Britanniques craignant de se retrouver à sec, ce qui n’a fait qu’empirer la situation. Amandine a réussi à faire le plein vendredi, mais cette Française qui habite à une centaine de kilomètres de Londres, s’inquiète pour les prochains jours : « même dans la petite ville où je vis, une des stations est fermée, et dans l’autre, une trentaine de voitures sont en attente ».
A lire aussi
Les commerçants inquiets à quelques mois de Noël
Certaines stations limitent les ventes à 25 livres maximum. Le problème c’est qu’avec le Brexit, 15 à 20.000 routiers européens, notamment venant de l’Est, ont dû quitter le Royaume-Uni. Londres s’est donc finalement résolu samedi à assouplir sa politique d’immigration post-Brexit, face à la pression. Le gouvernement a accordé jusqu’à 10.500 visas de travail provisoires. C’est insuffisant pour Martial Masse, transporteur français installé en Ecosse. Cela fait une semaine par exemple qu’il recherche un chauffeur pour partir en Espagne : « Le gouvernement parle de visa pour 3 mois, mais qui va quitter son pays seulement pour 3 mois ? Personne ! » s’agace-t-il. Il estime que ce système ne peut pas marcher, surtout à quelques mois de Noël et des très nombreuses commandes attendues. Ce lundi 28 septembre, un tiers des stations du géant BP étaient touchées par des pénuries de carburant.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès en ouverture du journal de 7h30 :
