Pénurie de légumes : En conserve ou surgelés, ils risquent de manquer au printemps prochain

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L’habitude avait été prise lors des confinements, les Français continuent de plébisciter les légumes en conserve et surgelés car ils sont faciles à stocker et peu transformés. A la fin septembre, les ventes de surgelés étaient encore de 7% supérieures à ce qu’ils étaient avant la pandémie.

« Aujourd’hui on estime entre 10 et 15% le nombre d’agriculteurs qui vont arrêter de faire du légume »

Pour les petits pois, haricots, brocolis et autres, le succès est là. Mais les conditions météorologiques peu favorables ont fait baisser les rendements. Les fabricants s’attendent à manquer de matière. Va-t-on là aussi être confrontés à des pénuries de légumes en conserve ou surgelés ? Ce n’est pas à exclure. Si la consommation continue à ce rythme, l’année prochaine sera tendue pour les industriels du secteur. Car avec les aléas climatiques, la production a été inférieure de 6 à 10% par rapport à ce qui était attendu. Difficile de tenir jusqu’aux prochaines récoltes au printemps selon Olivier Morel, président de l’Interprofession des légumes en conserves et surgelés : « Aujourd’hui on aborde la période hivernale avec des niveaux de stocks qui seront très bas. Sur certaines semaines de mai et juin 2022 on aura des tensions sur certains produits comme le haricot vert par exemple ou sur les pois ».

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Mais l’inquiétude est aussi à moyen terme. Certains agriculteurs privilégient désormais d’autres productions moins risquées et surtout plus rémunératrices, explique Jean-Charles Orhan, producteur en Bretagne et président de la Cénaldi, l’Association de producteurs de légumes : « Aujourd’hui on estime entre 10 et 15% le nombre d’agriculteurs qui vont arrêter de faire du légume pour faire des céréales. Cela est lié à la forte hausse des prix par rapport à 2020 car il y a eu une hausse de 45% sur le prix du blé, de 75% pour le colza et c’est très attrayant pour les producteurs ». Il faut donc revaloriser le prix d’achat des légumes aux producteurs si l’on veut conserver la filière française. Il est difficile d’importer des légumes de l’étranger car les technologies de surgélation et de conserve nécessitent qu’il y ait au maximum 4 heures entre la récolte du légume et sa conservation.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :

 

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