Paris, Strasbourg, Toulouse : Les 35 heures ne sont toujours pas respectées dans certaines municipalités

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Travailler 35 heures n’est toujours pas la règle dans certaines municipalités. C’est pourtant une obligation depuis le 1er janvier pour tous les agents territoriaux. Mais des villes comme Toulouse, Strasbourg ou encore Paris n’ont toujours pas relevé la durée légale du travail.

Si la plupart des maires sont rentrés dans le rang dans les temps, certains ne l’ont pas encore fait

Le dossier est explosif car il remet en cause des années de paix sociale payée au prix fort. En fait, de nombreuses collectivités locales n’ont jamais vraiment appliqué les 35 heures qui se seraient traduites par une augmentation du temps de travail de leurs agents. Elles s’étaient mises en conformité mais en échange, elles avaient octroyé des jours de congés supplémentaires pour compenser le surplus. Des RTT le plus souvent, de l’ordre de huit à dix jours par an. Ce sont précisément ces dispositifs de compensation qu’elles devaient supprimer avant le 31 décembre dans le cadre d’une loi votée en 2019. Le problème c’est que si la plupart des maires sont rentrés dans le rang dans les temps, certains ne l’ont pas encore fait de peur souvent de se heurter au refus de leurs agents.

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C’est le cas à Toulouse, où les éboueurs sont en grève depuis la mi-décembre pour protester contre le passage aux 35 heures. Il faut dire que leurs syndicats réclament en contrepartie 34 jours de congés supplémentaires. Ce qui est absolument inimaginable, même si leurs homologues marseillais eux, ont obtenu 28 jours de congés en plus. Alors, bien sûr, la pénibilité de certains emplois municipaux peut justifier une réduction du temps de travail, prévue par la loi. Mais pas dans de telles proportions et pas pour tous les agents, comme souhaitait le faire la Mairie de Paris avant d’être retoquée par la justice administrative. L’obligation de passer aux 35 heures est l’occasion de briser l’un des grands tabous de notre économie, le manque de productivité de nos collectivités locales. De nombreux maires ont su la saisir pour réformer leur administration. Il ne faudrait pas que quelques récalcitrants s’en exonèrent. C’est d’autant plus important qu’après les villes, ce sera le tour des départements et des régions d’ici à 2023.

François Vidal

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