Oui SNCF devient SNCF Connect : Que propose la nouvelle application ?

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Depuis quelques heures, l’application et le site de vente de billets de la SNCF ont changé de visage et de nom. Pourquoi de tels changements ?

La SNCF semble découvrir aujourd’hui ce qui est en place depuis 20 ans sur tous les sites de e-commerce

Vous êtes à peine habitués à Oui SNCF depuis 5 ans et vous tapez peut-être encore machinalement « Voyages SNCF » de temps en temps sur votre moteur de recherche. Et voilà que le site est de nouveau renommé. Cette fois il faut retenir « SNCF connect ». La bascule a eu lieu cette nuit. Vous pouvez télécharger la nouvelle application ou vous rendre directement sur le site internet. Vous serez aussi frappés sur la forme : les couleurs sont très sombres avec du noir et du gris foncé. On parle même pour l’application, d’un « mode nuit ». L’idée est que ce soit très facile d’utilisation. Pas de long menu à parcourir, il n’y a pratiquement qu’une seule chose à faire quand vous arrivez sur l’application : rentrer une destination. C’est la grande nouveauté : on ne dit pas seulement quel train il est possible de réserver, l’application liste aussi toutes les étapes. C’est un sacré changement car jusqu’à présent, il y avait deux plateformes distinctes. D’une part, le site et l’application Oui SNCF pour acheter un billet de train. D’autre part, le site et l’application Assistant SNCF, pour la recherche de l’itinéraire.

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Il y a d’autres petites améliorations qui vont parler aux usagers réguliers des réservations de train. Par exemple, avec la mise en place d’un panier. La SNCF semble découvrir aujourd’hui ce qui est en place depuis 20 ans sur tous les sites de e-commerce. C’est très pratique : on va enfin pouvoir sélectionner un billet, le mettre de côté, en chercher un autre, annuler le premier et tout cela avant-même d’avoir payé quoi que ce soit. Le troisième axe, en plus de la vente et de la recherche d’itinéraire, est l’information aux voyageurs. Quand vous utilisez telle ou telle ligne tous les jours, vous pourrez consulter l’état du trafic et activer des alertes pour vous prévenir d’une perturbation comme une grève, des travaux, un accident ou un retard. Cela vaut pour le TER, le Transilien, le métro et le tramway.

SNCF veut concurrencer Google Maps et Apple Plans

Mais quelle est la stratégie du groupe ferroviaire avec ce nouveau lifting ? Il s’agit de concurrencer frontalement Google Maps mais aussi d’autres acteurs comme Citymapper ou Apple Plans. Dans Google Maps, cela fait bien longtemps que lorsque vous cherchez un itinéraire, l’application vous propose d’elle-même un billet d’avion pour les longues distances ou bien du covoiturage, une voiture avec chauffeur type VTC ou encore même l’utilisation d’un vélo en libre-service ou d’une trottinette électrique. Google a noué des partenariats pour intégrer le plus possible ces autres services dans le sien ce qui lui permet d’afficher le coût de la course en VTC ou en trottinette et la fourchette de prix des billets d’avions.

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La SNCF voulait elle aussi, avoir sa « super-app » : une application qui peut tout faire ou en tout cas qui centralise plusieurs services. Comme c’est plus pratique pour l’utilisateur, l’espoir est de générer plus de revenus par un effet de levier. La SNCF espère ainsi passer ses ventes sur le numérique de 4,3 milliards d’euros en 2021 à 6,5 milliards en 2025. Un chamboulement stratégique qui a demandé 16 mois et le travail de plus de 200 salariés de l’entreprise. C’est un gros challenge de réunir dans une application tous ces services et que cela reste utilisable. Autrement dit, faire simple en apparence quand il faut faire compliqué dans la machinerie. Mais l’erreur n’est pas permise, tout bug serait très néfaste en termes d’image. Selon Le Parisien, 4 000 testeurs ont été mis à contribution. La SNCF veut se moderniser et moderniser son image. C’est presque un enjeu de souveraineté quand on se dit que notre compagnie ferroviaire nationale peut reprendre des parts de marché à un service inventé par des mastodontes américains. Personnellement je mets une pièce sur le fait que si l’application fonctionne bien, les Français – tout à leur relation amour-haine vis-à-vis de la SNCF- préféreront à terme, une solution bleu-blanc-rouge à celle d’un géant américain.

François Geffrier

Ecoutez le reportage de François Geffrier à 3’50 :

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