Il y a un an et demi, la fabrication de masques devenait un enjeu stratégique pour la France. En déplacement dans une usine près d’Angers, le président de la République Emmanuel Macron avait sonné le branle-bas de combat pour relancer la production en France face à la pénurie.
« La filière française a déjà baissé de 50% sa production de masques en moyenne ces 4 derniers mois »
Aujourd’hui, la concurrence asiatique met à la peine la trentaine de fabricants qui se sont lancés sur ce marché. Les Français n’ont plus l’obligation de le porter en extérieur, ce qui a fait baisser les commandes. Résultat, la Coopérative des masques, née fin 2020 dans les Côtes-d’Amor, est menacée de dépôt de bilan. Pour essayer de survivre et de reconstituer de la trésorerie, l’entreprise doit écouler un stock de 6 millions de masques. A travers son opération de déstockage, la Coopérative des masques lance surtout un appel au patriotisme économique, même si les masques français sont deux fois plus chers que ceux qui viennent d’Asie. Guy Hascoët, président du conseil d’administration de l’entreprise explique, « on ne peut pas souhaiter une relocalisation de la filière tout en continuant à acheter à l’autre bout du monde ».
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Du côté de Bercy, on indique que l’Etat a fait sa part en commandant 1 milliard de masques aux entreprises françaises et que les collectivités et les hôpitaux doivent prendre le relai. Le ministère de l’Industrie estime aussi que sur la trentaine de fabricants, la moitié a des structures de coût peu compétitives et restent donc fragiles. Selon Alexandra Biescas, secrétaire général du syndicat des fabricants de masques français, « une fois qu’il n’y aura plus de Covid il ne restera plus qu’une dizaine de fabricants parce qu’il n’y aura pas plus de place sur le marché. De nombreux fabricants vont devoir reprendre leur activité précédente ». Selon elle, la filière française a déjà baissé de 50% sa production de masques en moyenne ces 4 derniers mois.
Emilie Valès
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