La FDA, l’agence américaine chargée de déterminer si un produit n’est pas nocif pour les consommateurs outre-Atlantique, veut interdire les cigarettes électroniques de la marque Juul. Face à une jeunesse américaine de plus en plus consommatrice et des risques pour la santé peu mesurés, les autorités ont décidé de mieux encadrer le marché.
La e-cigarette perçue comme moins dangereuse que la cigarette traditionnelle
Les Etats-Unis commencent à s’attaquer à la cigarette électronique. Depuis une petite dizaine d’années, on assiste à un boom de ce qu’on appelle le vapotage. Pas mal de fumeurs sont passés de la cigarette traditionnelle faite de tabac roulé à des cigarettes électroniques que l’on recharge avec du liquide ou des capsules. Dans un premier temps, cette activité qui s’inscrivait dans une forme de vide juridique n’était pas régulée. Mais plus le temps passe, plus les autorités de santé se sont penchées sur la question. Ainsi, la régulation se resserre. Certaines marques comme Juul qui a longtemps été la plus importante aux Etats-Unis, sont ou vont être interdites.
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En effet, la régulation se durcit pour plusieurs raisons. L’argumentaire des fabricants de cigarettes électroniques qui proposent des produits contenant souvent de la nicotine, ce n’est pas que leurs produits sont bons pour la santé ou même inoffensifs. Ils font valoir que la vapoteuse est moins nocive que la cigarette qu’on brûle. Donc selon eux, si cela permet à un fumeur de décrocher, c’est bénéfique pour la santé. Pourtant, les autorités de santé constatent que cela demeure mauvais pour la santé et que les fumeurs restent souvent accros. De plus, comme la e-cigarette a l’image d’être un peu moins dangereuse, cela pousse des gens qui ne fumaient pas à se mettre à fumer. C’est une forme de porte d’entrée vers la dépendance tabagique.
40% des lycéens américains s’étaient mis à la cigarette électronique
C’est donc exactement pour cela que certaines marques se retrouvent interdites. Ce qui est reproché à Juul par exemple, c’est d’avoir poussé des cigarettes électroniques avec des parfums aux goûts de bonbons et d’avoir lancé des offensives marketing pour séduire en particulier les jeunes via les réseaux sociaux. Leur stratégie a payé puisqu’ils ont réussi à rendre cool à nouveau l’objet cigarette qui avait un petit look de boîtier de smartphone. A un moment, les autorités de santé constataient que presque 40% des lycéens américains s’étaient mis à la cigarette électronique. Les gens du tabac traditionnel qui ont peur de la fin de la cigarette ont investi en masse sur ce marché. Il faut donc sans doute sévir, punir les excès, ne pas totalement interdire mais en tous cas mieux encadrer.
David Barroux