La SNCF a inauguré hier les 140 portillons de la gare Saint-Lazare.

La SNCF installe de plus en plus de portiques pour lutter contre la fraude ?

Le portillon de validation des billets était une exception ça va devenir la règle dans les gares de la SNCF. Pas dans toutes les gares, ni pour tous les trains, mais de plus en plus souvent, on ne peut plus monter dans un TGV ou un train de banlieue sans passer par un portique sécurisé qui ne s’ouvre que si on valide son titre de transport. C’est le cas dans les grandes gares pour presque tous les TGV et c’est depuis ce matin le cas aussi pour tous les trains du quotidien de l’Ile-de-France dans toutes les gares parisiennes puisque la SNCF a inauguré hier les 140 portillons de la gare Saint-Lazare.

Pourquoi la SNCF installe ainsi des portillons comme la RATP ?

C’est pour lutter contre la fraude qui coûte 300 millions par an à notre champion du rail. Rien qu’en région parisienne, c’est 63 millions. Sur les 3 millions d’utilisateurs quotidiens, plus de 200.000 fraudent. C’est presque 7% des voyageurs. Le manque à gagner permettrait d’acheter tous les ans, 6 nouvelles rames ou d’éviter des hausses de prix qui sont payées par ceux qui achètent leurs billets ou pass navigo. Et empêcher de monter un passager qui n’a pas de billet c’est plus efficace que de contrôler quelqu’un qui fraude et qui donne une mauvaise adresse pour ne jamais payer d’amende. Le taux de recouvrement est hyper faible. A peine plus de 10%.

Pourquoi la SNCF n’a pas fait ça plus tôt ?

D’abord parce que ça coûte cher d’investir dans de nouvelles machines qu’il va falloir entretenir. Ensuite parce la SNCF gère de vieilles gares, ce sont des monuments historiques dans lesquels l’espace est contraint. On manque de place pour installer des batteries de portillons et il en faut beaucoup car le propre des trains de banlieue c’est que tout le monde arrive et repart en même temps. A Saint-Lazare il y a quand même presque un demi million de personnes qui passent tous les jours. Si les portillons marchent mal, ça peut créer un gigantesque embouteillage. Heureusement, la technologie a évolué. On a de plus en plus de billets électroniques, des pass sans contact. On peut passer plus vite et les portillons sont devenus plus efficaces et plus intelligents. Ils se referment plus doucement si on a une poussette. Ils clignotent si quelqu’un se colle derrière vous. On est plus à l’époque des tourniquets. On est monté d’une vingtaine à une quarantaine de passages par minutes. C’est donc désormais possible.

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