C’est l’une des questions qui va dominer la campagne présidentielle : celle du pouvoir d’achat des Français.
Selon les sondages, le pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des Français
Personne n’est vraiment en mesure de dire comment évoluera l’inflation. Si l’on s’en tient à la photographie d’aujourd’hui, les prix à la consommation ont augmenté de 3,4 % sur un an en novembre. La Banque de France elle, anticipe une hausse des salaires de 3% l’an prochain, cela veut dire que le pouvoir d’achat serait en baisse de l’ordre de 0,5%. Si tel est le cas ce serait une rupture avec ce que l’on a connu au cours des deux quinquennats précédents. Sous celui de François Hollande, le pouvoir d’achat avait progressé, certes timidement, mais progressé quand même de l’ordre de 76 euros par an nous dit l’OFCE. Sous Emmanuel Macron, la hausse a été beaucoup plus dynamique avec 334 euros par an. Mais attention, ces variables peuvent bouger et certains experts prévoient une inflation moins forte l’an prochain car ils tablent sur une accalmie dans la flambée actuelle des prix de l’énergie. Et puis il y a un autre phénomène : un peu partout dans les entreprises, on négocie sur les rémunérations et on n’est pas à l’abri de bonnes surprises dans ce domaine.
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Cela veut-il dire qu’on peut s’attendre à une hausse de salaires plus forte que prévu ? C’est trop tôt pour l’affirmer mais il y a tout de même des signes. Dans l’hôtellerie restauration par exemple, la CFDT s’est dit prête à signer la proposition patronale d’augmenter les salaires de 16% en 2022. On peut aussi prendre l’exemple des branches professionnelles où les minima étaient inférieurs au Smic. Sous la pression du gouvernement une majorité d’entre elles devraient avoir signé une revalorisation en janvier. Dans une enquête récente, le cabinet de conseil Alixio a indiqué que les grands groupes français s’apprêtaient à budgéter des hausses salariales de 2 à 3 %. Il faut dire que malgré la reprise de l’épidémie, la conjoncture est toujours bonne. Le marché du travail lui est tendu avec un chômage qui reflue et des pénuries de main d’œuvre. Donc a priori, les conditions sont réunies. Le contexte présidentiel joue en faveur du pouvoir d’achat, on imagine mal Emmanuel Macron prendre le risque d’une forte détérioration du pouvoir d’achat, qui reste l’une des principales préoccupations des Français selon les sondages.
Daniel Fortin
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