Embargo sur le gaz russe : Pourquoi l’Europe n’imite pas les pays Baltes ?

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Les 27 Etats membres de l’UE réfléchissent à de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment un embargo sur le pétrole et le charbon mais l’éventualité d’un abandon du gaz russe reste encore tabou. Pourtant les 3 pays Baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont d’ores et déjà annoncé la fin de leurs importations depuis la Russie.

Les 3 pays Baltes réunis ne représentent que 2% des importations européennes de gaz russe

L’Union Européenne dépend à 40% des importations du gaz russe. Tandis que les capitales occidentales du vieux continent tergiversent, les pays Baltes s’opposent fermement à l’importation des énergies russes. En effet, les capitales baltes, anciennes républiques soviétiques, tentent depuis 3 décennies de couper le cordon avec Moscou, particulièrement en matière d’énergies. Selon Pierre Laboué, spécialiste des énergies à l’IRIS, cette émancipation s’est accélérée avec l’annexion de la Crimée par la Russie : « à partir de 2014, la Lituanie s’est dotée d’un terminal de liquéfaction afin d’importer du gaz liquide. Ce gaz vient principalement des Etats-Unis et peut combler les 2 tiers de la consommation des 3 pays Baltes ».

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Les Baltes disposent aussi de stocks importants de gaz liquéfié. Malheureusement le reste de l’Europe n’a pas les mêmes alternatives. En effet, les 3 pays Baltes réunis ne représentent que 2% des importations européennes de gaz russe. Pour la seule Allemagne, c’est 10 fois plus. Berlin se montre d’ailleurs la plus réticente à une coupure totale afin de préserver une croissance déjà ralentie par la pandémie. Thierry Bros, spécialiste des énergies à Sciences Po Paris, nous explique les raisons de la retenue germanique sur ce sujet : « l’Allemagne regarde son industrie comme un joyau et ne veut absolument pas se confronter à une toute petite récession. Le gouvernement allemand raisonne selon une logique économique ». Pourtant, selon le Conseil d’analyse économique, qui a réalisé une première estimation des effets d’un embargo sur les énergies russes, pour Berlin le choc d’une telle mesure resterait modéré.

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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