Le bilan annuel sur le marché du crédit immobilier vient de tomber. Les chiffres rendus publics par la Banque de France ont quelque chose d’incroyable, on peut dire que c’est une année exceptionnelle.
Les Français s’endettent maintenant en moyenne, sur plus de 20 ans
L’an dernier, la production de crédit immobilier – c’est à dire les prêts accordés par toutes les banques de France – ont atteint presque 275 milliards d’euros. Il faut se rendre compte qu’avant la crise sanitaire, en 2018, nous étions à peine à 200 milliards. C’est donc une progression historique. C’est le résultat bien sûr, de l’explosion du marché immobilier. En 2021 on a enregistré 1,2 million de transactions. On était à peine à 900 000 euros en 2017. Quand on a des ventes records, on atteint des financements historiques. Mais les Français ne sont-ils pas en train de prendre un peu trop de risque sur le marché immobilier ? Il y aura peut-être une correction ponctuelle sur le front des prix. Il y a sans doute des prix au m2 qui ont trop grimpé dans certaines géographies. Mais le marché immobilier reflète le déséquilibre entre l’évolution très forte de la demande et relativement faible de l’offre. Mais c’est aussi lié au marché bancaire.
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En ce moment, pour relancer l’économie, les taux d’intérêts sont très bas. Cela profite aux entreprises qui ont besoin de se financer. Mais aussi à ceux qui veulent acheter une maison ou un appartement. L’an dernier, le taux d’intérêt moyen n’a été que de 1,2% et 1,1% en décembre. On était presque à 2% il y a 4-5 ans. Cela abaisse considérablement le coût du crédit. Surtout que dans le même temps, la durée d’endettement moyen n’a cessé de grimper en passant de 225 mois en 2008 à 240 l’an dernier. On s’endette maintenant en moyenne, sur plus de 20 ans. Cela permet de solvabiliser plus d’acquéreurs et de tirer tout le marché.
Le marché 2022 s’annonce encore prometteur et porteur
Les acteurs de l’immobilier et les banquiers espèrent que la demande reste aussi forte. Il y a une vraie envie de logement et les Français aiment la pierre. Pour l’instant les taux restent très compétitifs et la situation sur le marché de l’emploi et l’économie en général, restent bonnes. Le marché 2022 s’annonce donc encore prometteur et porteur. Ceci dit, la hausse des prix et la progression du volume de crédits inquiètent les banquiers centraux qui cherchent à serrer un peu la vis. L’argent pourrait coûter un peu plus cher assez vite si les taux recommencent à monter.
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La Banque de France fait pression sur les banques françaises pour qu’elles encadrent mieux le crédit en surveillant ce qu’on appelle le taux d’effort et la durée des crédits. L’objectif est de gérer une forme d’atterrissage en douceur plutôt que d’avoir un risque de crise. Le marché va rester élevé mais on ne va peut-être pas battre de nouveaux records.
David Barroux
