Covid-19 : Les compagnies aériennes françaises en appellent à l’Etat

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Habituellement dans le ciel les compagnies se livrent une concurrence féroce. Sur terre, l’heure est plutôt à la concorde et au travail main dans la main dans un contexte encore compliqué pour le transport aérien.

Air France, Corsair et Air Caraïbes alertent le gouvernement sur la situation du transport aérien

L’été a montré un réveil du trafic aérien sur les moyens courriers mais la situation reste préoccupante sur les longs courriers, secteur crucial pour la rentabilité des compagnies françaises. Le trafic reste atone avec l’absence de nombreux touristes étrangers et avec notamment la fermeture des Etats-Unis pour encore quelques jours. Les voyages d’affaires tournent aussi au ralenti et surtout, la situation pandémique a freiné les déplacements vers les Antilles, le cœur de cible de Corsair et d’Air Caraïbes. A quelques semaines de la saison d’hiver en Guadeloupe et Martinique, il y a d’ailleurs urgence pour le secteur. La conséquence est que depuis la rentrée, le trafic reste très nettement en dessous de la normale. Les dirigeants des trois principales compagnies françaises, Air France, Corsair et Air Caraïbes sont allées frapper à la porte du gouvernement pour témoigner de leurs difficultés.

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Le chiffre d’affaires des compagnies françaises est encore 60 % inférieur à celui de 2019

Dans la profession tout le monde a encore en tête les faillites d’Aigle Azur et de XL Airways avant même la crise sanitaire en 2019. Les deux compagnies avaient sombré dans un contexte de concurrence exacerbé par les compagnies low cost. Cette année-là, pas moins de 23 compagnies aériennes avaient disparu aux quatre coins du monde. Le signe que le malaise du secteur aérien ne date pas de la crise du Covid, mais celle-ci a porté un coup très rude à leur activité. Selon la Fédération de l’aviation marchande, le chiffre d’affaires des compagnies françaises est encore 60 % inférieur à celui de 2019. De quoi nourrir des inquiétudes sur la capacité de survie du secteur.

 

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La liste des doléances des compagnies françaises est longue comme une file d’attente au moment de descendre de l’avion. Parmi les demandes rapporte Bruno Trévidic, journaliste en charge du transport aérien chez les Echos, il y a le prolongement de l’aide à l’activité partielle de longue durée qui permet aux compagnies d’éviter les licenciements. Elles demandent aussi un rééchelonnement du remboursement des aides. Les dirigeants des compagnies ne veulent pas s’appesantir sur les aides, ils ne sont pas là pour faire la manche mais pour demander au gouvernement de ne pas leur casser les ailes avec de nouvelles hausses des redevances dans les aéroports par exemple. Le contrôle aérien pourrait notamment coûter beaucoup plus cher. Le risque à terme, est que les compagnies aériennes se retrouvent dans un tel état au sortir de la crise qu’elles pourraient avoir du mal à répondre aux coûts croissants de la décarbonation de leur activité. En espérant qu’elles ne connaîtront pas le sort d’Alitalia qui a disparu des écrans radars fin août.

Pierrick Fay 

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