Un prix littéraire tel que le Goncourt est synonyme de prestige et de vente record et donc d’impressions multipliées. Au moins 180 000 tirages à la clef pour le gagnant. La production de papier au niveau mondial connaît de fortes tensions, de quoi mettre les nerfs des éditeurs à rude épreuve.
Autre tension dans le secteur : le manque de carton pour acheminer les ouvrages vers les libraires
La saison des prix littéraires est ouverte : le prix Fémina a récompensé Clara Dupont-Monot pour « S’adapter ». Le Prix Médicis est décerné, ce mardi 26 octobre à Christine Angot avec « Le voyage dans l’Est » aux éditions Flammarion et le Prix Renaudot la semaine prochaine. Un Goncourt est la promesse de faire tourner les rotatives à plein régime et cette année, plus encore que les autres, il a fallu anticiper les aléas du marché. Selon Pascal Lenoir, directeur de la production chez Gallimard : « avant l’été, on avait déjà senti les premières tensions qui avaient commencé en tout début d’année en Chine. Le souci que l’on a aujourd’hui, c’est le délai de l’approvisionnement. Habituellement on avait 4 semaines pour s’approvisionner en papier, aujourd’hui il faut plutôt compter 12 semaines ».
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Les maisons d’éditions ont passé des contrats sur l’année avec les papetiers et pourront redistribuer leur stock pour l’ouvrage qui aura le plus besoin de tirage. Le papier coûte déjà 20 à 25 % plus cher, de quoi poser un sacré dilemme à Isabelle Polouchine qui assure la fabrication de deux titres en course pour le Goncourt. « Ce cumul des hausses de pâtes à papier et des hausses énergies et transports fait beaucoup. Si cela continue on sera obligé de répercuter ce coût sur le prix du livre » dit-elle. Et les tensions du secteur ne sont pas terminées, les professionnels doivent faire face à un autre couac dans la chaîne du livre : le manque de cartons pour acheminer les ouvrages vers les libraires. L’académie Goncourt décernera son prix le 3 novembre.
Victoire Faure
Ecoutez le reportage de Victoire Faure :