De l’autre côté du rideau

Une danseuse à bout de souffle en sortant de scène, un taureau de 1500 kilos répondant au doux nom d’Easy Rider écoutant Schoenberg en boucle, une régisseuse doublant Walther depuis son siège pendant une représentation des Maîtres Chanteurs…

Il n’y a qu’à l’Opéra de Paris que l’on peut voir ça.
Malgré les réticences de Stéphane Lissner, le maître des lieux, la prestigieuse maison parisienne a accepté de laisser pénétrer le réalisateur Jean-Stéphane Bron et sa caméra indiscrète dans le Saint des Saints de l’art lyrique durant un an et demi.
Et les présentations sont pour le moins exhaustives, entre les bureaux de la direction, les services administratifs et financiers, les techniciens, les habilleuses, mais aussi les artistes, danseurs, chanteurs, musiciens, metteurs en scène, chorégraphes et chefs d’orchestre. Tous laissent tomber le masque et révèlent leurs inquiétudes et leurs faiblesses. La mise en scène sera-t-elle comprise ? Le public sera-t-il au rendez-vous ? Arrivera-t-on à remplacer ce chanteur ? Parviendra-t-on à contourner les difficultés financières ?
Ici on rit, on pleure, on transpire, on a peur (notamment quand les membres du Chœur doivent chanter à côté du sus-cité bovin !), mais tous tendent vers un même but : donner le meilleur de leur art, de leurs arts.
L’opéra c’est comme la vie, mais en mieux.
« L’Opéra » de Jean-Stéphane Bron, au cinéma dès le 5 avril.