Milos Forman : un cinéaste mélomane et engagé

Après une jeunesse dans la Tchécoslovaquie du bloc de l’est marquée par des études cinématographiques à la FEMU, Milos Forman signe l’AS de pique- son premier long métrage- en 1963. On y retrouve tous les ferments du cinéma du réalisateur : l’ennui, les jolies filles, la musique et la danse… En 1965, il s‘émancipe du carcan soviétique avec son deuxième long-métrage et s’impose comme le chef du fil d’une nouvelle vague tchèque. En 1968, Au feu les pompiers est un film qui se présente comme une satire politique où les membres du Parti sont représentés par des pompiers dépassés par la jeunesse en quête de liberté. Un film qui lui vaudra une interdiction à vie en Tchécoslovaquie. L’année 1968, c’est aussi l’invasion de Prague par les chars soviétiques dont la répression de la jeunesse par la violence marqua le cinéaste. A la fin des années 1960, Milos Forman se rend à New-York : le voilà devenu un cinéaste en exil. Il y réalise Taking off, son premier film américain. Une tonalité plus mélancolique, chaque plan est imprégné de la tristesse de la jeunesse meurtrie par le deuil du Printemps de Prague. En 1975, le cinéaste connait la consécration avec le film culte Vol au-dessus d’un nid de coucou pour lequel il obtiendra son premier Oscar. En 1978, il signe la célèbre comédie musicale Hair. En effet, la fascination pour la musique est un trait essentiel du cinéma de Forman. En 1984, Amadeus le film sur la relation entre un Mozart truculent et un Salieri dévoré par la jalousie reçoit un accueil triomphal. Ce film lui vaudra son deuxième Oscar… Un génie du cinéma qui rencontre un génie de la musique ne pouvait qu’aboutir à un beau film.

Milos Forman est mort, le vendredi 13 avril à Hartford (Connecticut), des suites d’une maladie, a annoncé son épouse Martina. Il avait 86 ans.