Un réalisateur raconte sous pseudonyme dans les colonnes de Marianne son stage antisexiste au Centre National du Cinéma. Si vous ne suivez pas cette formation, pas de subvention ! C’est la vague Metoo et l’affaire Weinstein qui a créé les conditions pour que de tels stages existent en France.
Violences faites aux femmes : Les tournages de cinéma considérés comme des lieux à risques
La France se retrouve à l’avant-garde de la remise au pas : d’ici la fin 2021 environ 1600 producteurs seront obligés de suivre de tels stages qui ressemblent à la rééducation chinoise de la révolution culturelle. Ils sont organisés par l’association européenne contre les violences faites aux femmes, qui explique au participants pourquoi les tournages sont des lieux à risques, que la justice prudhommale est plus sévère pour traiter des plaintes pour harcèlement, que c’est la responsabilité des metteurs en scène que d’éviter les rapprochements sur un tournage.
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Le stage donne lieu à des actes de contrition notamment des plus jeunes. Un participant confie qu’il a vu un technicien homme caresser le bras d’une serveuse à la cantine, il suggère d’interdire les fêtes de fin de tournage car tout le monde se laisse aller à des blagues qui peuvent être sexistes…Et l’animatrice de surenchérir, l’humour est une construction sociale, bien souvent l’ironie permet de camoufler la réalité de la pensée sexiste et permettre l’impunité de certains. Le stage, rapporte Marianne se termine par un quizz : faire du pied sous la table à son assistante, est-ce du harcèlement ou une agression sexuelle ? C’est du harcèlement. Des regards appuyés sur les seins et les fesses ? Agression ou harcèlement, c’est du harcèlement. Bref, le producteur de cinéma a désormais deux métiers : produire des films et faire la police.
David Abiker