Né un mois avant Jean-Sébastien Bach, le 23 février 1685 à Halle, Haendel commence sa carrière dans son pays natal, avant de partir en Italie, puis en Angleterre où il s’installe à l’âge de 27 ans. Il y a restera jusqu’à sa mort. Il est l’auteur d’une quarantaine d’opéras, et de nombreux oratorios, dont le Messie.
Georg Friedrich Haendel en 10 dates :
- 1685 : Naissance à Halle (Allemagne)
- 1707 : Il Trionfo del Tiempo e del Disingano (création à Rome)
- 1709 : Agrippina (opéra créé à Venise, premier grand succès)
- 1712 : Installation en Angleterre
- 1724 : Giulio Cesare (création au King’s Théâtre de Londres
- 1733 : Orlando (création au King’s Théâtre de Londres)
- 1735 : Ariodante et Alcina (créations au Covent Garden de Londres)
- 1742 : Le Messie (oratorio créé à Dublin)
- 1750 : Théodora (création au Covent Garden de Londres)
- 1759 : Mort et enterré à Westminster
Un don pour la musique qui contrarie sa famille
Si Haendel est par sa naissance l’exact contemporain de Bach, il ne descend en revanche pas d’une lignée de musiciens. Son père est barbier-chirurgien, et le destine à la magistrature. Le petit Georg Friedrich doit se cacher pour jouer du clavicorde. Mais il suit sa passion musicale et prend des cours auprès de l’organiste de Halle. Il effectue un premier voyage à Berlin où il se fait connaître du Prince Électeur de Brandebourg, puis il se rend à Hambourg, première ville d’Allemagne dotée d’un opéra, et compose son premier opéra Almira (1705).Après la mort de son père, il revient à Halle et prend brièvement le poste d’organiste de la cathédrale.
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L’Italie accueille le jeune Haendel et lui donne ses premiers succès
Fasciné par l’opéra il décide de remonter aux sources de l’art lyrique, Il vit à Rome à partir de 1707 et compose de nombreuses cantates qui lui valent rapidement le soutien de hauts dignitaires de l’Eglise. Son oratorio Le triomphe du Temps et de la Désillusion (avec l’air «Lascia la spina », qu’il reprendra dans l’opéra Rinaldo, et qui deviendra le célèbre « Lascia ch’io pianga ») puis l’opéra Agrippina créé à Venise remportent les suffrages !
Air « Lascia ch’io pianga » de Rinaldo (Patricia Petibon, Orchestre Baroque de Venise)
Il part à Londres et devient responsable de l’Académie royale de musique
Installé dès 1712, après le triomphe de Rinaldo au Queen’s Theater sur Haymarket, qui restera son lieu exclusif de création de ses opéras pendant vingt ans (devenu le King’s Theater), Haendel prendra la nationalité anglaise en 1727. Nommé directeur artistique de la nouvelle Académie royale de musique, soutenue par le roi, il produit un nombre impressionnant de spectacles, dont les grands chefs d’oeuvre Jules César et Orlando.
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Senesino, le castrat star des opéras de Haendel
Francesco Bernardi est engagé par Haendel en 1720 pour interpréter ses rôles titres avec cette voix de castrat qui lui vaudra la renommée sous le nom de Senesino (né à Sienne). Son premier rôle est Radamisto puis Il Floridante, Ottone, Giulio Cesare, Alessandro, Admeto, Siroe, Tolomeo…La liste est longue, son dernier rôle sera Orlando en janvier 1733, avant d’être congédié par Haendel après une querelle, et de passer à l’ennemi, la nouvelle troupe créée par le Prince de Galles.
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La rivalité avec une troupe soutenue par le Prince de Galles
C’est à partir de 1733 que l’Opéra de la Noblesse vient concurrencer Haendel, avec Porpora comme directeur, qui réussit à reprendre le King’s Theater, obligeant Haendel à se transporter au Covent Garden, où seront créés Ariodante en janvier 1735, puis Alcina, qui est peut-être son plus bel opéra avec une succession d’airs devenus des « tubes » des scènes lyriques (Ah! Mio cor !, Tornami a vagheggiar, Mio bel tesoro, Verdi parti, Ombre pallide…).
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Les dernières années
La santé de Haendel se détériore à partir de 1737 avec des attaques de paralysie successives, dont il se remet néanmoins. Il est invité à Dublin en 1742 et y crée son oratorio Messiah sur un livret anglais. En 1749 il compose une Musique pour les feux d’artifice royaux pour les festivités en l’honneur du Traité d’Aix La Chapelle. L’année suivante il donne son avant-dernier opéra Théodora au Covent Garden, mais c’est un échec. Pourtant quelle beauté ! Devenu aveugle, comme Bach, son contemporain qu’il n’a jamais rencontré, Haendel travaille encore mais il meurt à Londres le samedi Saint de l’année 1759, Avec lui s’éteint l’ère de la musique baroque.
Philippe Hussenot