« POISSONS D’OR » JULIO RESENDE

Le jeune pianiste portugais Júlio Resende rend hommage à la chanteuse Amália Rodrigues, avec son nouvel album "Amalia".

Une sonorité exceptionnelle, et surtout la voix du fado qui passe sous les doigts du jeune pianiste portugais Júlio Resende, pour son quatrième album Amália, conçu comme un hommage à la chanteuse Amália Rodrigues, disparue en 1999. Improvisateur surdoué se produisant jusque-là en trio (le précédent album You taste like a song, sur Clean Feed/Trem Azul, paru en 2011), il aborde avec Amália le très risqué exercice de haute voltige qu’est le récital solo. Mais, en s’adossant aux mélodies si nobles de la chanteuse de fado, dont il préserve l’âme et cette sensation si particulière d’infinie mansuétude, on demeure bouche bée d’admiration. Qu’il aborde avec décontraction et naturel l’air Vou dar de beber à dor, ou qu’il complexifie et exalte les différentes voix de Tudo isto é fado à la manière d’un Glenn Gould lové dans une Partita de Bach, ou bien encore qu’il s’offre un duo " impossible " avec la diva, grâce à une astuce qui a constitué à " effacer " l’accompagnement original à la guitare du poème Medo de Reinaldo Ferreira mis en musique par Alain Oulman, et chanté et enregistré par Amalia, en 1966, Júlio Resende s’affirme comme un musicien d’une liberté totale, à qui tout est permis.
Júlio Resende, Amália. Valentim de Carvalho 0242-2 (importation), 56′, CHOC