Par un ultime vote à main levée du Sénat, la création d’un Centre National de la Musique (CNM), a été définitivement validée ce mercredi par le Parlement. La nouvelle « maison commune » pour la musique, verra le jour à compter de janvier 2020.
50 millions d’euros de ressources publiques pour le CNM
Serpent de mer de la politique culturelle française, la création d’un Centre National de la Musique (CNM), établissement public pour soutenir la création musicale (à l’instar du CNC qui existe depuis 1947 pour le cinéma) avait été évoquée durant la présidence de Nicolas Sarkozy, abandonnée par François Hollande, puis relancée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le projet de budget du ministère de la Culture pour 2020 prévoit d’accompagner sa création par « la mobilisation de 7,5 millions d’euros de moyens nouveaux », qui s’ajouteront aux financements déjà consacrés au secteur, dont les recettes de la taxe sur les spectacles de variétés. Le total des ressources publiques mises à disposition du CNM devrait atteindre 50 millions d’euros. Un montant de moyens nouveaux qui satisfait le rapporteur Jean-Raymond Hugonet même si le sénateur LR de l’Essonne regrette que l’on « ne trouve nulle trace d’un quelconque engagement pour l’avenir« .
« Maison commune pour la musique« , selon Franck Riester, le ministre de la Culture, le CNM a vocation à rassembler le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), le Fonds pour la création musicale (FCM) et le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA). Le Bureau export de la musique française (Burex) et le Club action des labels et des disquaires indépendants français (CALIF) pourront le rejoindre.

Qui va diriger le CNM et où seront ses locaux ?
Parmi les gros dossiers dont le CNM devra se saisir en priorité selon le rapporteur : la défense de la conception européenne des droits d’auteur, la concentration dans le secteur de la musique et l’impact sur la diversité culturelle des algorithmes mis en œuvre par les sociétés de streaming. Reste à désigner un patron pour l’institution (le nom de Catherine Ruggeri, inspectrice générale des affaires culturelles qui présidait le comité de pilotage du projet, est évoqué) et un lieu d’activité, même s’il n’est pas prévu de regrouper les 93 salariés des cinq structures concernées avant 2021.
Philippe Gault (avec AFP)