Discrètement, sans tapage, Yo-Yo Ma a installé lundi 7 mars son violoncelle devant l’ambassade de Russie à Washington pour interpréter l’hymne national ukrainien. Le violoncelliste américain d’origine chinoise, qui n’hésite jamais à montrer en musique sa solidarité avec de grandes causes, tenait ainsi à manifester son soutien au peuple ukrainien.
Un panneau « Zelensky way » installé devant l’ambassade de Russie à Washington
Alors qu’il se rendait lundi après-midi, au Kennedy Center de Washington pour donner un concert, Yo-Yo Ma s’est arrêté, sans prévenir personne, au 2650 Wisconsin Avenue, juste devant l’ambassade de Russie où a été installé un panneau « Zelensky Way ». Le violoncelliste américain d’origine chinoise, né à Paris, a alors discrètement sorti son instrument de son étui pour interpréter l’hymne ukrainien devant des passants surpris et émus par ces quelques notes symboliques.
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Un geste spontané de solidarité que Yo-Yo Ma a modestement justifié, en déclarant à des passants : « nous devons tous faire quelque chose ! ». Le violoncelliste s’est ensuite rendu au Kennedy Center où il a retrouvé le pianiste Emanuel Ax et le violoniste Leonidas Kavakos avec lesquels il a donné un récital qui a débuté par l’hymne ukrainien avant l’interprétation par le trio des Symphonies n° 2 et 5 de Ludwig van Beethoven.
Yo-Yo Ma went to Zelensky Way in front of the Russian Embassy in DC to play his cello yesterday #StandWithUkraine️ pic.twitter.com/QMXUK0JgqN
— Wu-Tang Is For The Children (@WUTangKids) March 8, 2022
Yo-Yo Ma a remporté 18 Grammy Awards
Tout au long de sa brillante carrière, Yo-Yo Ma, 66 ans, n’a jamais hésité à mettre son immense talent de musicien au service de grandes causes, contre les injustices ou pour soutenir des actions humanitaires et caritatives. Messager de la paix de l’ONU depuis 2006, le violoncelliste au 18 Grammy Awards a notamment, ces dernières années, joué à Beyrouth pour le Liban, dans un centre médical du Massachusetts pour inciter à la vaccination contre le Covid-19 ou rejoint Sir Simon Rattle pour soutenir les musiciens afghans inquiétés par les talibans. En 2020, il avait enregistré un album Songs of comfort and hope, qu’il décrivait comme « un témoignage du pouvoir de la musique à nous apaiser et à nous rapprocher ». Cette image a en tous cas rappelé à de nombreux internautes l’émotion suscitée par Mstislav Rostropovitch jouant lors de la chute du mur de Berlin, le 11 novembre 1989.
Philippe Gault