Anna Netrebko, qui fait l’objet de critiques pour une complaisance supposée envers le président russe Vladimir Poutine, a annoncé ce mardi 1er mars, qu’elle se retirait de la scène « jusqu’à nouvel ordre ». La soprano russe devait notamment se produire mercredi à Hambourg puis à Milan et à Munich. le Met Opera également annoncé son retrait pour cette saison et la prochaine.
Anna Netrebko : « Ce n’est pas le bon moment pour moi de me produire et de faire de la musique »
Le week-end dernier, Anna Netrebko s’était déclarée « opposée à cette guerre » avec l’Ukraine mais sans prendre parti contre les dirigeants de son pays ni apporter clairement sa solidarité aux Ukrainiens. Un message qui, semble-t-il n’a pas calmé ses détracteurs ni rassuré les grandes maisons d’opéra dans lesquelles elle devait se produire.
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« Après mûre réflexion, j’ai pris la décision extrêmement difficile de renoncer aux concerts jusqu’à nouvel ordre » a fait savoir la soprano russe via un communiqué publié par l’organisateur de l’une de ses prochaines représentations lyriques, River Concerts. « Ce n’est pas le bon moment pour moi de me produire et de faire de la musique. J’espère que mon public comprendra cette décision » a-t-elle ajouté. Anna Netrebko, 50 ans, devait initialement se produire ce mercredi à la Philharmonie de l’Elbe de Hambourg mais son concert a été reporté à septembre 2022. Après la cité hanséatique, la chanteuse devait chanter en mars, à la Scala de Milan puis à Zürich.
(1) Das morgige Netrebko Konzert in der Elbphilharmonie fällt aus! Anna Netrebko hat die Entscheidung getroffen, sich bis auf Weiteres aus dem Konzertleben zurückzuziehen: „Es ist nicht die richtige Zeit für mich aufzutreten und zu musizieren.“
— Elbphilharmonie (@elbphilharmonie) March 1, 2022
Son séjour à Donetsk en 2015 avait créé la polémique
A l’instar de son compatriote et chef d’orchestre Valery Gergiev, dont le positionnement pro-Poutine lui vaut depuis plusieurs jours des annulations de concert et des évincements de la part des grandes institutions, la pression sur les épaules d’Anna Netrebko s’est accentuée ces derniers jours. Ainsi le week-end dernier, au Danemark, sous pression de la municipalité d’Aarhus, Anna Netrebko avait dû annuler le récital qu’elle devait y donner avec son mari Yusif Eyvazov. Quelques jours plus tard, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne a appelé, sur Twitter, les spectateurs allemands à boycotter sa représentation de mercredi à Hambourg. L’Opéra d’État de Bavière a annoncé l’annulation de son concert en juillet et le Met Opera de New York où elle devait se produire dans cinq représentations de Turandot de Giacomo Puccini du 30 avril au 14 mai a annoncé son retrait ainsi que pour la saison 2022-2023 au cours de laquelle elle devait chanter dans Don Carlos de Giuseppe Verdi.
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Si elle n’a pas ouvertement clamé son soutien au président russe, la soprano russe se voit notamment reprocher son séjour à Donetsk en décembre 2015 au cours duquel elle avait posé avec le drapeau des rebelles séparatistes pro-russes. Elle avait également suscité la controverse lorsqu’elle avait remis, un an plus tôt, un chèque d’un million de roubles (environ 15 000 euros) au dirigeant ukrainien pro-russe Oleg Tsarev. La cantatrice s’était alors défendue en expliquant vouloir soutenir les arts et plus particulièrement l’Opéra de Donetsk auquel l’Ukraine a coupé tous ses financements. La même année, en février 2014, Anna Netrebko fut choisie pour interpréter l’hymne olympique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympique d’hiver de Sotchi, en Russie.
Philippe Gault (avec AFP)
