Ce 25 juillet, comme chaque année depuis sa fondation en 1876, le Festival de Bayreuth ouvrira ses portes. Entièrement voué aux œuvres de Richard Wagner, le théâtre, réputé pour l’acoustique exceptionnelle dispensée par « l’abîme mystique », accueillera un public venu du monde entier. Si l’on en croit l’un des plus fervents thuriféraires du maître, le français Albert Lavignac (1846-1916) : « On va à Bayreuth comme on veut, à pied, à cheval, en voiture, à bicyclette, en chemin de fer, et le vrai pèlerin devrait y aller à genoux. »
Parmi les temps forts de cette édition, signalons la présence en fosse d’un grand wagnérien, le chef d’orchestre Marek Janowski, qui dirigera in situ sa première Tétralogie. Tristan et Isolde sera enflammé par Christian Thielemann dans une mise en scène de Katharina Wagner, l’arrière-petite-fille du compositeur et codirectrice du festival. Harmut Haenchen a été choisi pour diriger Parsifal à la suite du retrait soudain d’Andris Nelsons, probablement en raison de désaccords avec le directeur musical. Autre absence insigne : celle de la chancelière Angela Merkel, pourtant habituée de la soirée d’ouverture, mais qui ne peut se soustraire à un agenda surchargé. Signalons que des mesures de sécurité nouvelles entreront en vigueur : contrôles stricts à l’entrée, pas de bouteilles ni de grands sacs… ni de coussins, pourtant très appréciés des spectateurs afin d’adoucir les redoutables dossiers de bois d’époque. Les mauvaises langues affirment qu’ils ont été conçus ainsi à dessein par Wagner de manière à conjurer toute somnolence…