Le syndicat national du spectacle musical et de variété dans le privé dénonce des aides gouvernementales insuffisantes face à la crise sanitaire. En signe de protestation, le Prodiss s’est abstenu sur le vote du budget initial 2021 du Centre national de la musique (CNM).
Selon le Prodiss, le spectacle vivant privé « va perdre 84 % de son chiffre d’affaires cette année »
« Le compte n’y est pas ! », s’insurge le Prodiss. « Arrêtons les effets d’annonce », a écrit Malika Seguineau, sa directrice générale, dans un communiqué. Selon elle, le spectacle vivant privé « va perdre 84 % de son chiffre d’affaires cette année et l’année 2021 ne s’annonce pas meilleure pour l’instant ».
A lire aussi
En signe de protestation, le Prodiss s’est abstenu « sur le vote du budget initial 2021 du Centre national de la musique « . (une abstention « comprise » par le CNM car, selon sa direction, elle est déterminée par des paramètres externes à l’instance, ndlr). Le CNM doit notamment assurer le fléchage des mesures de soutien pour une filière musicale impactée depuis 10 mois par la crise sanitaire, avec des concerts debout et grandes jauges toujours bannies, entre autres. « Les salles, les producteurs, les diffuseurs, les festivals et aussi les artistes, les techniciens, espèrent un signal, mais ce signal ne vient pas ! », se désole encore Malika Seguineau.
Le Prodiss souhaite « un environnement non anxiogène » pour relancer le secteur
Le débat « ne peut rester cantonné sur l’unique ouverture de nos lieux de diffusion, il nous faut la certitude d’avoir un environnement non anxiogène pour relancer l’ensemble de notre écosystème », souligne encore la dirigeante du syndicat national du spectacle musical et de variété dans le privé. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait récemment évoqué 35 millions d’euros d’aides supplémentaires pour les cinémas et le monde du spectacle après les annonces gouvernementales retardant d’au moins trois semaines la réouverture de nombreux lieux accueillant du public. Par ailleurs, le Syndicat des musiques actuelles (Sma) a indiqué « s’engager, en déposant un référé-liberté, aux côtés d’autres organisations du spectacle vivant ». « Cette démarche collective vise à dénoncer l’iniquité des mesures prises par le gouvernement, qui continue ainsi de mettre la culture sous cloche et de plonger dans l’incompréhension tout un secteur », ajoute le syndicat.
Philippe Gault (Avec AFP)