Vous avez peut-être payé votre téléphone ou votre dernier voyage en trois fois. Ces paiements fractionnés en plusieurs fois ont la cote selon une étude Kantar : 37% des Français ont déjà eu recours à cette sorte de mini-crédit.
Ce marché du paiement fractionné pèserait aujourd’hui entre 5 et 10 milliards d’euros en France
C’est une tendance qui se développe en parallèle de l’explosion des achats en ligne. Et la tentation est forte pour certains ménages qui, avec l’inflation, peinent à boucler les fins de mois. Le montant des achats payés en plusieurs fois reste faible (deux tiers inférieurs à 500 euros selon cette étude) mais cette pratique n’est pas sans risque. Car ce paiement fractionné n’est pour le moment pas encore encadré. Il échappe à la législation sur les crédits à la consommation. Cela nuit aux consommateurs qui se retrouvent parfois trompés ou mal informés, selon Matthieu Robin de l’association l’UFC-Que Choisir : « la plupart du temps les paiements fractionnés sont sans frais mais cela arrive parfois que ça ne soit pas le cas et ces frais ne sont pas du tout clairs ni transparents. Et d’autres frais qui peuvent s’ajouter. Ce sont les pénalités de retard qui ne sont pas plafonnées pour ce type de crédit, et donc cela peut revenir à très cher pour les consommateurs qui remboursent en retard ».
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Une directive européenne est en discussion à Bruxelles. Elle devrait encadrer cette pratique et pourrait notamment demander aux opérateurs de vérifier la solvabilité des clients. C’est une nécessité pour Michael Diguet, PDG d’Algoan, fintech travaillant pour le secteur : « les consommateurs vont potentiellement accumuler sans s’en rendre compte, les paiements fractionnés jusqu’à rendre les mensualités insupportables pour leurs budgets. Du coup ils peuvent tomber dans la spirale du surendettement et ça a déjà été le cas en Angleterre, où à Noël 2020, il y a eu de nombreux impayés. Nous proposons donc des solutions qui permettent d’éviter cela en analysant si les revenus sont capables de supporter ces mensualités ». Et il est urgent d’agir car le secteur est en croissance rapide de 20% à 30% chaque année. Ce marché du paiement fractionné pèserait aujourd’hui entre 5 et 10 milliards d’euros en France selon les experts du secteur.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :
