« L’hyper concentration du pouvoir va provoquer l’hyper contestation » Jean-Christophe Cambadélis

Ce matin à 8h15 sur Radio Classique

Jean-Christophe Cambadélis , ancien Premier secrétaire du Parti Socialiste

Invité de Guillaume Durand
« L’hyper concentration du pouvoir va provoquer l’hyper contestation »

Extraits :

A propos de Manuel Valls et Jean-Luc Mélenchon

« Jean Luc Mélenchon n’est pas un radical islamo-gauchiste. »
(…)
« Là nous sommes dans la caricature des positions. Aujourd’hui Valls n’a que peu de relations avec la gauche, et Mélenchon l’empêche de se reconstituer. Donc les deux hommes ont une part de responsabilité personnelle. »

A propos de François Hollande :

« François Hollande ne pensait pas gagner la primaire, c’était Dominique Strauss-Kahn qui devait l’emporter. Il avait assez bien joué pour devenir le premier ministre de DSK. »
(…)
« D’un seul coup il se retrouve en charge de la campagne contre Nicolas Sarkozy et de la candidature à l’élection présidentielle. Si avec la candidature normale il avait parfaitement vu comment lutter contre des personnes hors normes comme DSK ou Sarkozy, quand il est arrivé en responsabilité, il n’a pas eu le temps de se préparer, de réfléchir (…) Il avait compris qu’il fallait être le plus modéré de tous les anti-sarkozystes. »
(…)
« Il a été imposé par la situation. » (…) Aujourd’hui (…) nous avons des gens extrêmement intelligents, mais qui ne donnent pas de vision à la France. »

A propos de la relation entre Emmanuel Macron et François Hollande

« C’est un peu surréaliste [que Macron n’ait pas reçu Hollande] (…) Macron est président de la République, il a été collaborateur de Hollande, général adjoint de l’Elysée, ministre de l’économie. (…) Il lui doit un peu sa carrière politique. »
(…)
« Et puis de manière républicaine, on doit recevoir le prédécesseur. »
(…)
« La vision monarchique du président de la République commence à poser quelques problèmes. »

A propos de Macron

« Il a fait un diagnostic et estime que les Français ne veulent pas de réformes, ils sont parfois fainéants, et qu’il faut faire leur bonheur malgré eux. »
(…)
« Macron a donc décidé de tout centraliser autour de lui. Il n’y a pas de gouvernement, il n’y a pas de porte-parole. »
(…)
« De temps en temps on entend le président de l’Assemblée nationale, on n’entend pas le parti. Il n’y a rien. (…) On n’entend rien. Où sont les Bartolone ? Les Didier Guillaume ? »

A propos de la grande grève

« Nous sommes dans une situation de confrontation entre le pouvoir et l’ensemble des corps intermédiaires, que ce soit les syndicats, les élus, les collectivité locales. »
(…)
« L’hyper concentration du pouvoir va provoquer l’hyper contestation. (…) Les deux vont se nourrir. Je pense que Macron ne voit pas ce qu’il est en train de produire. »
(…)
« L’évènement majeur c’est le fait que la CFDT vienne pour la première fois depuis des lustres à une inter-syndicale sur les ordonnances, et pas seulement sur les fonctionnaires. »
(…)
« Tout le monde hausse le ton. »

A propos du chômage

« Je pense que la question du chômage doit être résolue par une plus forte décentralisation. »
(…)
« Il faut décentraliser notre politique économique et c’est les régions qui savent parfaitement comment faire (…) elles ont les capacités d’aider les petites et moyennes entreprises qui embauchent le plus aujourd’hui. »

A propos du Parti Socialiste

« Le PS n’est pas mort. (…) C’est le parti d’Epinay qui est mort, celui qui revendiquait la rupture avec le système capitaliste, l’auto-gestion, l’union de la gauche, tout cela est mort. »