Les lettres anonymes, une tradition française qui perdure

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Le Parisien s’intéresse ce matin aux lettres anonymes. Objet : dénonciation de mariage blanc. « Je vous signale que Monsieur X. a payé Mme Y. après l’obtention de sa carte de séjour. Leur accord était de se séparer après la régularisation de sa situation. Monsieur X. a été arrêté plusieurs fois pour vol et agression et j’ai été une de ses victimes ».

« M.X. ne respecte pas le confinement. M.Y. a reçu des amis chez lui sans masques »

Le Parisien vous raconte ce matin ce qu’il appelle une passion française : les lettres anonymes que leurs administré envoient à leurs maires. Le maire de Valence Nicolas Daragon témoigne, il reçoit une lettre anonyme par semaine. Une secrétaire de mairie présente au Parisien un épais dossier. 7 ans de lettres anonymes archivées à la mairie. Elles sont classées par thèmes : l’insécurité, les rodéos urbains, les classés sans suite. Qui écrits ces lettres ? Des justiciers masqués, des intolérants honteux, des voisins obsessionnels : « C’EST UN CERTAIN X. QUI A MIS LE FEU AU CONTENEUR A VERRE DE LA RUE X. C’EST UN PETIT BLOND DE 14-15 ANS QUI SE REND A L’ECOLE A VELO » révèle en lettres capitales une petite feuille pliée en 4.

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Attention, explique le maire de Valence au Parisien, ces lettres ne consistent pas seulement a dénoncer des complots ou régler des comptes. Plusieurs d’entre elles envoyées par le même administré avec photos ont permis d’identifier un point de trafic de drogue. Dans la banlieue de Châteauroux à Villedieu-sur-Indre, Nicolas Daragon a ouvert une boîte à Zinzins dans laquelle il collectionne les courriers les plus hallucinants. « M.X. ne respecte pas le confinement. M.Y. a reçu des amis chez lui sans masques ». Franck Louvrier, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et maire de La Baule, en Loire-Atlantique parle d’une tradition française, et rappelle que de nombreuses enquêtes fiscales démarrent après des dénonciations. Il revient également sur la mort d’un agent intercommunal de la ville voisine du Croisic, tué par un paquet piégé. L’expéditeur était un militant d’extrême-droite.

David Abiker

 

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