Le biologiste François Gros, qui a participé à toutes les aventures de la biologie moderne, est mort vendredi 18 février à l’âge de 96 ans. Il a contribué, aux côtés des figures les plus éminentes de la recherche scientifique, à la naissance de la biologie moléculaire qui a bouleversé les sciences du vivant.
François Gros a été le directeur de l’Institut Pasteur de 1976 à 1981
On doit à François Gros et d’autres chercheurs, la découverte de l’ARN messager. C’est en 1961 que François Gros découvre l’ARN messager au même moment que le prix Nobel de médecine, François Jacob. Ils ne savent pas encore quelle utilité pourra avoir cette molécule intermédiaire de l’ADN mais l’aventure est lancée : 60 ans plus tard cette technologie est utilisée dans des traitements anticancéreux, contre la sclérose en plaques et surtout évidement dans les vaccins contre le Covid-19. Entré après la guerre à l’Institut Pasteur, François Gros en deviendra le directeur de 1976 à 1981. Avec des recherches sur les antibiotiques, recherches sur le patrimoine génétique de l’Homme, François Gros représente près d’un demi-siècle de biologie moléculaire moderne.
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Au début des années 80, il devient conseiller scientifique à Matignon au moment où le sida fait son apparition en France. C’est d’ailleurs en tant que conseiller qu’il sera mis en examen dans l’affaire du sang contaminé pour ne pas avoir homologué assez vite le test américain de dépistage du virus. Il bénéficiera d’un non-lieu. A la fin de sa vie, il s’était tourné vers les échanges scientifiques avec l’Inde et l’Afrique en créant le Comité Pays en développement. Il en assuma la présidence jusqu’en 2017.
Rémi Pfister
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