Hôpital public : Le recours aux intérimaires, un casse-tête organisationnel

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L’hôpital hors les murs : c’est le choix de ces soignants qui ne travaillent qu’en mission d’intérims pour différents CHU. A l’hôpital public, plus du quart des postes de médecins sont vacants.

AP-HP : l’absentéisme de médecins atteint des niveaux records avec un taux de 10%

Les intérimaires paramédicaux et médicaux profitent de la pénurie de soignants d’après Covid due aux démissions et aux burn-out, pour exiger des rémunérations supérieures au plafond réglementaire. Des avantages qui grèvent les budgets et surtout un mode de travail qui perturbe l’organisation de l’équipe et les soins. Dans les hôpitaux de Paris, l’absentéisme atteint des niveaux records avec un taux de 10%. Les intérimaires sont la seule solution pour ne pas fermer de services. Une dépendance qui impacte la qualité des soins regrette le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP : « ce sont des gens qui ne connaissent pas le service et qui ne connaissent pas les équipes. Il y a des soins que l’on apprend à faire lorsqu’on est sur place et ce depuis plusieurs années, sinon c’est compliqué. Cela est d’autant plus vrai quand on est dans des services pointus et c’est le cas à l’AP-HP ».

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Les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à choisir l’intérim car cela est mieux payé et avec des horaires moins contraignants. Le problème est qu’ils travaillent à la carte pour le professeur Stéphane Berdah de l’hôpital nord de Marseille, impossible donc de faire des plannings : « ils ne viennent pas une fois sur deux donc ils ne sont pas fiables. Peut-être que c’est parce qu’ils sont moins bien payés dans le public que dans le privé. Ce sont des mercenaires qui nous rendent bien service évidemment quand ils viennent, ce qui est assez rare ».

Rémi Pfister

Retrouvez le reportage de Rémi Pfister :

 

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