Covid-19 : Verra-t-on le système hospitalier s’effondrer cet hiver ?

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De nombreux médecins craignent que le système hospitalier ne s’effondre cet hiver. Avec l’épidémie qui accélère et plus de 12 000 cas par jour, les hôpitaux se remplissent petit à petit.

Dans les hôpitaux parisiens, 30% des lits d’urgences neuro-vasculaires sont fermés faute de personnel

7000 patients Covid sont désormais hospitalisés. C’est 400 de plus que la semaine dernière. A cela s’ajoute les patients atteints des maladies hivernales comme la grippe et les bronchiolites. Alors, comment assurer la permanence des soins dans un hôpital a bout de souffle ? Les cliniques privées et les médecins libéraux « doivent prendre toute leur part » pour assurer la permanence des soins « sur la fin de l’année » demande le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais pour les médecins, cela ne suffira pas : le manque de personnel est criant dans tout le secteur de santé et l’attractivité en chute libre. Dans les hôpitaux parisiens, 30% des lits d’urgences neuro-vasculaires sont fermés faute de personnel. Du jamais vu selon le professeur Rémi Salomon, président de la Commission médicale d’établissement qui craint une perte de chance pour les patients victimes d’un AVC : « Le risque est que lorsque vous êtes dans le camion des pompiers, il faut être rapidement acheminé dans un service, on va avoir du mal à en trouver un qui vous accueille. Si l’on perd ne serait-ce qu’une heure cela est déjà beaucoup ».

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L’attente aux urgences peut durer jusqu’à 24 heures avant d’être pris en charge. Et difficile de se tourner vers la médecine de ville car 75% des Français sont impactés par les déserts médicaux. C’est en fait tout le système sanitaire qui s’effondre prévient le médecin généraliste Jérôme Marty : « aujourd’hui, beaucoup de médecins arrêtent d’exercer plus tôt que prévu parce qu’ils n’en peuvent plus, ils sont épuisés. Les médecins subissent les conséquences des politiques sanitaires successives qui ont fait que leur métier est devenu tellement peu attractif que les jeunes mettent plus de 10 ans à s’installer en ville. Si on compte 10 ans d’études plus 10 ans à s’installer il faut 20 ans pour bénéficier de la formation de médecin sur le terrain ». La nuit, la permanence des soins est encore plus en souffrance. Dans une centaine de villes, il n’y a tout simplement plus de SAMU. Les médecins demandent une revalorisation massive des travailleurs de nuit qui n’est actuellement que de 1 euro par heure.

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :  

 

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