La contraception masculine peine à s’imposer sur le marché car face à la réticence des hommes et au manque d’efficacité des méthodes connues, les laboratoires n’investissent pas dans la recherche.
Des solutions mécaniques qui maintiennent les testicules au-dessus de 34 degrés
Un congrès sur la contraception masculine a commencé le 23 mai à Paris sous l’égide de l’Académie de médecine. Le but est de faire un point sur la recherche en la matière. Pourtant un constat est certain. La recherche est lente et les essais cliniques sont rares. En effet, la contraception masculine fait face à des difficultés à la fois scientifiques et économiques car l’industrie pharmaceutique manifeste peu d’intérêt pour le sujet. Malgré cela, les choses s’accélèrent et des pistes sont en cours d’étude ces dernières années. Durant une dizaine d’années, la testostérone administrée à forte dose était la seule piste viable.
A lire aussi
En effet, ce procédé stoppe la fabrication des spermatozoïdes. Selon le professeur Michael Grymberg, spécialiste de la fertilité, le problème est qu’aucune étude clinique n’est allée à son terme : « les laboratoires n’ont pas investi car la testostérone est difficilement injectable par voie orale ». D’autres contraceptions cette fois mécaniques ont vu le jour ces dernières années. Elles ont toutes le point commun de vouloir maintenir les testicules au-dessus de 34 degrés pour ralentir la production de spermatozoïdes : « les slips chauffants n’ont pas les résultats escomptés. Il y a une alternative en forme d’anneau qui sert à remonter les testicules et qui empêche ainsi la production de sperme. Pourtant la commercialisation est dure car les hommes ne sont pas réceptifs ».
Une recherche médicamenteuse aboutie et surtout non hormonale efficace à 99%
Pour Michael Grymberg, il existe une recherche médicamenteuse aboutie et surtout non hormonale. C’est une pilule qui bloque momentanément la production d’acide rétinoïque, une protéine importante pour la production de sperme : « cette molécule est importante dans la maturation des cellules. En ciblant ses effets sur les testicules on peut empêcher momentanément la production de spermatozoïdes ». Les chercheurs américains affirment que ce médicament est efficace à 99% sur des souris et que les effets ne sont pas définitifs. En effet, 4 semaines après la qualité du sperme redevient identique. Une première étude clinique sur 200 volontaires va donc être mise en place.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :
Retrouvez les Infos du jour
Ukraine : « Mauvais traitements et exécutions sommaires », que deviendront les soldats de l’usine d’Azovstal ?
Variole du singe : Le nombre de cas en Europe s’accélère selon l’OMS, qu’en est-il du vaccin ?
Inceste : « Ma mère m’a demandé de me taire », la Ciivise continue de libérer la parole
Smartphones : Quelles solutions face à l’addiction aux écrans des jeunes Français ?