Ce matin, la France a beau être reconfinée en raison du durcissement de la crise de la Covid 19, c’est l’attentat terroriste de Nice qui met tous les journaux en émoi.
4 ans après, Nice ressort les bougies et se remémore l’horreur de la promenade des anglais
Avec Nice, nous avons malheureusement une terrible impression de déjà vu, de lassitude. « Encore », ce mot, on le retrouve à la une de plusieurs titres de la presse quotidienne régionale. « La France encore frappée » titrent le Berry Républicain et le Dauphiné Libéré. « Le fanatisme frappe encore » dit l’Indépendant Catalan. Alors que pour l’Alsace c’est « l’horreur qui a encore frappé ». Ce matin, un quotidien se drape de noir, c’est bien-sûr Nice Matin, « Nice, ville Martyre » titre sobrement le journal. Nice qui, 4 ans après, ressort les bougies et se remémore l’horreur de la promenade des anglais.
A lire aussi
Nice qui fait aussi les gros titres de la presse nationale. Pour le Figaro, ce terrorisme a un nom : c’est « la barbarie islamiste qui se déchaine contre la France » clame le quotidien, alors que Libération titre sur « la spirale de la terreur ». « Tenir » nous dit la Croix, comme un cri du cœur après cet attentat contre l’église catholique. Tenir, c’est aussi ce que nous devrons tous faire pendant un mois – au minimum – avec le reconfinement : « la France sous une chape de plomb » résume ce matin Le Parisien Aujourd’hui en France.
Pour Alain Finkielkraut « la France est visée dans sa dimension juive, dans sa dimension laique et même chrétienne »
Face au terrorisme quelle ligne adoper ? Prôner la paix sans céder au mélange des genres, ou au contraire taper du poing sur la table et refuser toute compromission. La Croix a opté pour la première option, le Figaro, pour la 2nde. Dans son édito adressé « aux artisans de la paix », Guillaume Goubert de la Croix appelle à dire non à l’esprit de vengeance, pour au contraire réagir au mal par le bien, comme le disait récemment le pape François. Pour l’éditorialiste – qui reconnait la difficulté de la tâche – « il faut laisser aux autorités la tâche de réprimer la violence fanatique, et refuser d’associer tous les musulmans à cette barbarie ».
A lire aussi
Nettement moins conciliant, Yves Thréard dans le Figaro, appelle, lui à regarder l’ennemi en face : « assez » écrit-il, « ce n’est pas à nous d’abjurer, c’est aux ennemis de la France de plier ». Il faut durcir nos lois pour reprendre notre destin en main, explique en substance Yves Thréard. « Regarder l’ennemi en face, c’est l’affaire de tous » martelle l’éditorialiste. Comme en écho, toujours dans le Figaro, cette grande interview d’Alain Finkielkraut. Au travers de Nice et des attentats islamistes qui l’ont précédé, « la France est visée dans sa dimension juive, dans sa dimension laique et même chrétienne » dit le philosophe. « L’ennemi ne nous pardonne pas d’être ce que nous sommes » estime encore Alain Finkielkraut.
Vincent Touraine