Dans les colonnes de La Croix et du Figaro, on peut lire que le consensus sur le rapport Sauvé qui pointe les actes de pédocriminalité dans l’Eglise est en train de se fracturer.
Les signataires pointent des défaillances dans le rapport Sauvé
Vous apprendrez dans la presse ce matin que 8 éminentes personnalités de l’Académie catholique ont remis au pape un texte très critique à l’égard du fameux rapport Sauvé. Dans ce texte, ces personnalités dénoncent la méthodologie défaillante, les carences sérieuses, le manque de rigueur scientifique, l’hostilité vis-à-vis de l’église les biais et les a apriori idéologique. Et on lit dans le Figaro ceci : « l’autorité intellectuelle des signataires et l’impact des objections contre le rapport Sauvé sont tels qu’ils ont contribué à décider le pape de reporter et plus probablement d’annuler l’audience que le Saint-Père avait prévu d’accorder à Jean-Marc Sauvé président de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise) ». Les signataires pointent trois défaillances dans le rapport Sauvé. D’abord la méthodologie statistique qui a conduit la commission Sauvé à passer de 171 personnes réellement sondées et ayant déclaré avoir été victimes d’un prêtre ou d’un laïc sur la base d’un sondage par internet sans aucune vérification des faits dénoncés, à l’étonnante estimation de 330 000 victimes.
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A la publication du rapport, les évêques ont décidé de retenir leurs critiques
Les signataires pointent également l’idéologie des membres de la Ciase selon eux parée de préjugés contre la théologie catholique, et enfin ils opposent un argument juridique pour réfuter une responsabilité collective de l’Eglise et de ses cadres. Ils reprochent ainsi de confondre la solidarité due aux victimes avec la responsabilité des évêques. Et si vous jetez à nouveau un coup d’œil à La Croix vous verrez que les évêques justement se rebiffent. A la publication du rapport, les évêques ont décidé de retenir leurs critiques confie l’un d’eux, mais tout de même, ce rapport de la Ciase n’est tout de même pas la 5e évangile. Le texte paru jeudi et qui remet en question les travaux de la Ciase ne répond pas à cette question : pourquoi l’Eglise aurait-elle voulu et financé un rapport indépendant si c’est pour que certains de ses membres en contestent et la méthodologie et l’idéologie et la rigueur ?
David Abiker
