La campagne d’entre-deux-tours bat son plein, et on observe un coup de mou chez Marine Le Pen, la candidate du RN, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle.
Le soutien d’Eric Zemmour à Marine Le Pen pourrait-il lui nuire ?
En 72h, Marine Le Pen est passée des petits chats à la fosse aux lions. Jusqu’au dimanche du premier tour, elle faisait campagne tranquillement. Rassurée par des sondages qui la donnaient qualifiée, elle déroulait calmement sur le thème quasi unique du pouvoir d’achat. Mais depuis lundi, tout a changé, les interviews se font plus précises, les questions sur son programme plus aiguisées. Son adversaire est passé du surplomb au frontal : Macron et ses soutiens la cognent sans relâche, comme hier sur le sujet des éoliennes. « J’observe avec stupeur que Marine Le Pen veut les démonter » a lâché Emmanuel Macron, histoire de mobiliser l’électorat écolo en sa faveur.
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Quant au récit de la gentille éleveuse de chats qui ne ferait pas de mal à une mouche, il est mis à mal par le soutien d’Eric Zemmour. Le nouveau diable appelle à voter pour l’ancien, c’est bien qu’il y a un loup. Cela valide la thèse du tandem défendue par Macron avant le premier tour, Marine Le Pen n’est plus sur un ruisseau calme et sage mais sur des rapides. Un contexte qui peut la pousser à commettre des erreurs, comme lorsque, dans un moment de grande confusion, lundi matin, elle a placé Habib Bourguiba (ancien président tunisien) à la tête de l’Algérie.
Marine Le Pen a flirté avec la sortie de piste
Le lendemain, la candidate a réaffirmé qu’elle assumait de ne pas autoriser la présence des journalistes de Quotidien dans ses évènements. Ce qui a remis (inutilement) une pièce dans la machine sur le thème d’une extrême droite peu attachée à la liberté de la presse. Mais surtout, le surlendemain, elle a proposé d’organiser un rapprochement entre la Russie de Poutine et l’OTAN, une fois la guerre en Ukraine finie. Était-ce franchement opportun alors que l’opinion publique est saisie depuis des semaines par les horreurs dont l’armée russe se rend coupable ? Bien sûr que non… Aucun des deux candidats n’est à l’abri d’une faute de carre dans la dernière descente, mais pour l’instant c’est Le Pen qui, à trois reprises, a flirté avec la sortie de piste.
David Doukhan