C’est un phénomène étrange : les équipes d’Emmanuel Macron disent du bien du candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Comment cela s’explique-t-il ?
Gabriel Attal se dit avoir été bluffé par l’efficacité du discours de Jean-Luc Mélenchon
C’est la Mélenchon mania au pays des marcheurs. Gabriel Attal a regardé en replay avec quelques jours de retard le fameux meeting immersif de Jean-Luc Mélenchon à Nantes avec écrans panoramiques et images spectaculaires. Le porte-parole du gouvernement est bien sûr en désaccord total avec les diagnostics et les solutions de La France Insoumise mais il nous raconte avoir avalé, d’une traite, le discours d’un peu plus d’une heure et avoir été bluffé par la modernité et l’efficacité de l’exercice. « Il est très au-dessus des autres à gauche » confie-t-il en privé. Une autre ministre dit : « Mélenchon, c’est le dernier tribun ! Il n’y en a plus des comme lui ». Là on peut se demander ce qui leur prend. Un député LREM croisé récemment, ajoute un compliment supplémentaire : « sur l’écologie, il est plus pertinent que Yannick Jadot. Jadot ennuie tout le monde, Mélenchon donne un peu de rêve ».
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Les macronistes ciblent Marine Le Pen pour l’installer comme principale opposante
Les marcheurs ne sont pas tout d’un coup devenus fans du leader d’extrême-gauche, c’est juste qu’ils adorent choisir leurs adversaires. Ils font toujours la même analyse depuis 2017. Les marcheurs considèrent que tant que Jean-Luc Mélenchon sera numéro un à gauche, la gauche ne pourra pas gagner. Le programme de Jean-Luc Mélenchon et sa personne sont beaucoup trop radicaux pour permettre de rassembler une majorité de Français. LREM pense aussi que l’image du candidat a été terriblement abîmée par les vidéos de la perquisition lorsqu’il hurlait : « la République c’est moi ». En résumé, si Jean-Luc Mélenchon peut rester leader à gauche, c’est tant mieux pour Emmanuel Macron. C’est exactement la même technique à droite de l’échiquier. Les macronistes ciblent Marine Le Pen pour l’installer comme principale opposante parce qu’ils pensent qu’elle sera plus facile à battre que Valérie Pécresse au second tour. Un cadre de la campagne LREM rigole en concluant que : « les candidats des extrêmes sont loin d’être idiots mais ils sont utiles ».
David Doukhan