Présidentielle : Le sursaut de Valérie Pécresse à quelques jours du premier tour

Twitter / @vpecresse

Ce fut un grand week-end de meetings politiques. Celui de Valérie Pécresse porte de Versailles à Paris est particulièrement notable, parce qu’il s’est passé plusieurs choses.

Valérie Pécresse : Eric Zemmour et Marine Le Pen sont l’« assurance réélection d’Emmanuel Macron »

La progression sur la forme est notable : Valérie Pécresse n’est pas soudain devenue un tribun, mais nous étions loin du naufrage du Zénith qui avait plombé sa campagne d’entrée de jeu. Libérée du prompteur, la voix était posée, la relation à la salle maîtrisée. La candidate LR à la présidentielle a su enchaîner les arguments contre ses adversaires, qualifiant par exemple Eric Zemmour et Marine Le Pen « d’assurance réélection d’Emmanuel Macron », et sans nous assommer, ensuite dans la partie programme, par une série de mesures techniques qui endorment tout le monde. Elle a fait simple sans trop entrer dans les détails, et ceux à qui cela avait échappé jusqu’à présent, ont compris qu’elle voulait par exemple augmenter les salaires et durcir les règles en matière d’immigration.

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Valérie Pécresse a fait efficace. Enfin elle s’est racontée elle-même dans cette campagne. Elle a insisté sur sa pugnacité, sa capacité de résistance, elle qui est peut-être celle qui a reçu le plus de coups ces derniers mois. Donc c’est un sursaut, c’est un réveil, il y a de l’énergie, mais il y a plusieurs mais… D’abord, fait inimaginable il y a encore quelques jours, le nom de Nicolas Sarkozy a été sifflé dans un rassemblement de LR. Incroyable mais vrai, lorsque Yann Wehrling, conseiller écologie de la candidate, a voulu le faire applaudir en rappelant le Grenelle de l’environnement, une partie de la salle l’a hué.

 

Au sein de LR, plus personne ne croit que Valérie Pécresse se qualifiera pour le second tour

Nicolas Sarkozy a été hué parce que l’ancien président n’a pas décidé de soutenir la candidate de sa famille politique. Ce moment de campagne est notable parce qu’il est annonciateur de ce que tout le monde anticipe déjà : la recomposition de la droite française après le premier tour de la présidentielle. Un proche de l’ancien président confie : « nos électeurs sont déjà soit chez Macron, soit chez Zemmour… Donc une fois passé le premier tour nous aussi on aura à choisir ce qu’on a à faire ». Valérie Pécresse a retrouvé un regain d’énergie hier, c’est cependant sans doute trop tard. Elle est passée de 17 à 9% d’intentions de vote entre décembre et aujourd’hui. Elle n’a pas su exister entre Macron d’un côté, et l’extrême droite de l’autre.Toutefois elle fait campagne jusqu’au bout, et ne se décourage pas. Peut-être que cette capacité de résistance lui permettra de réaliser un score plus élevé que ce que lui promettent les sondages, mais au sein de LR plus personne ne croit qu’elle se qualifiera pour le second tour.

David Doukhan

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