Présidentielle : La dette publique explose, pourquoi le sujet passe au second plan ?

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La dette publique française a explosé avec le Covid, elle atteignait fin 2021 116% du PIB, et pourtant le sujet est au second plan de la campagne présidentielle.

Eric Woerth vient de donner son soutien à Emmanuel Macron, qui n’est pas encore candidat

En 2017, c’était à qui aurait le programme le plus rigoureux. La compétition faisait rage sur le nombre de postes de fonctionnaires qu’il faudrait supprimer. Emmanuel Macron disait 120 000 et il ne l’a pas fait. Aujourd’hui que voit-on ? Les promesses de dépenses surgissent de partout, quand les efforts d’économie sont souvent moins clairs. A gauche, les vannes sont ouvertes avec, entre autres, des embauches massives d’agents publics et l’augmentation de leurs traitements. Mais à droite aussi le curseur idéologique a bougé : en 2017, François Fillon n’annonçait que 12 milliards d’euros de dépenses nouvelles ; cinq ans plus tard, pour Valérie Pécresse, c’est 31 milliards. Dans une France qui a vu, pendant la crise, l’Etat tenir, et qui a applaudi les personnels hospitaliers, plus aucun candidat n’a envie de faire campagne en promettant du sang et des larmes.

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Le « quoi qu’il en coûte » est addictif

Le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron a changé la donne. Justement quelle sera la ligne de l’auteur de cette fameuse formule ? La pré-campagne d’Emmanuel Macron donne le sentiment qu’il a, lui aussi, pris goût à « l’argent magique ». Il y a eu pas mal de cadeaux à toute une série de catégories à l’automne, et certes, le très sérieux Eric Woerth vient de rejoindre Macron mais le dernier budget du mandat totalisait une augmentation de la dette publique de plus de 680 milliards d’euros. Or, les Français savent très bien qu’à l’heure des comptes, c’est le contribuable qui paiera l’addition parce qu’une dette ça se rembourse. Cela devrait interpeller les candidats. Le rapporteur LREM du budget, Laurent Saint-Martin, concède lui-même que « le prochain quinquennat sera un quinquennat d’assainissement de nos finances publiques ». En fait, le « quoi qu’il en coûte » est addictif, et comme pour la cigarette, ce n’est jamais le bon moment pour arrêter. Il y a peu de chance pour que le sevrage commence pendant une campagne électorale.

David Doukhan 

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