Présidentielle : Comment Fabien Roussel s’est rendu sympathique… à droite !

Zouhaïr NAKARA / Wikimedia commons

Fabien Roussel, Le candidat communiste se sera fait un nom dans cette campagne, et cela risque bien d’être son seul accomplissement dans cette course à la présidentielle.

Fabien Roussel, « le gaucho préféré de la droite »

Fabien Roussel a su se rendre sympathique avec son amour de la bonne viande et du bon vin. Il a renvoyé dans les cordes les écologistes zinzins qui veulent interdire le Tour de France ou les sapins de Noël. Il a – et c’est le seul à gauche à avoir cranté sur le sujet – toujours été très clair sur la laïcité et le refus du communautarisme. Bref, il a perçu les ambiguïtés, les excès, les compromis des multiples candidats de gauche et il les a retournés contre eux. Et puis dans un contexte politique anxiogène il a trouvé un certain écho dans l’opinion avec sa France des jours heureux. Le slogan ne mange pas de pain, mais il fonctionne. C’est ce qui explique pourquoi le candidat communiste devance celle du PS dans les intentions de vote, c’est historique.

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Mais il reste extrêmement bas, peut-être parce que le PC reste le PC. Par exemple, dans l’émission Au Tableau sur C8, qui place les candidats face à des écoliers qui les interrogent, Fabien Roussel a mis très longtemps à décider s’il fallait placer Staline dans la colonne « camarade » ou « pas camarade ». Au dernier moment, les enfants de l’émission lui ont rappelé le goulag et il a opté pour « pas camarade ». Le baromètre quotidien Ipsos pour Le Parisien place Roussel à 3,5%, c’est ce qui explique pourquoi Fabien Roussel est selon l’expression de plusieurs ténors de LR, « le gaucho préféré de la droite ». Il est pour le nucléaire, pour la viande rouge, mais il ne présente aucun danger d’être élu !

Jean-Luc Mélenchon n’a pas pu compter sur le soutien de Fabien Roussel

Fabien Roussel est aussi le communiste qui aura acté la rupture avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui le rend encore plus sympathique aux yeux de la droite et des macronistes. Il a effectivement mis un terme à une alliance qui durait depuis dix ans. En 2012 et en 2017 le PCF s’était rallié à Jean-Luc Mélenchon, cette fois-ci il est parti seul à la bataille. Cela a compliqué la récolte de parrainages de l’Insoumis. Mais surtout, lui qui croit pouvoir atteindre le second tour risque d’échouer une nouvelle fois sur la dernière marche. N’en doutons pas, on trouvera alors des Insoumis pour pointer la responsabilité de Fabien Roussel. Il sera présenté comme la Christiane Taubira de Mélenchon, référence à 2002 lorsque les socialistes avaient accusé Taubira d’être la responsable de l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour…

David Doukhan

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