Pistes cyclables « non genrées » des écolos, la polémique qui agace au sein même de la Nupes

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Parlons ce matin d’une nouvelle invention des élus locaux écologistes : les pistes cyclables non genrées. J’ai découvert le concept en lisant les tweets de Fabien Bagnon, vice-président de la métropole de Lyon. Il se félicitait de « concevoir des pistes cyclables non genrées et donc inclusives ».

Le vocabulaire qui emprunte à la culture woke est devenu la norme chez les Verts

Franchement, on ne voit pas bien ce que la théorie du genre vient faire dans la construction des pistes cyclables. Du coup, la droite lyonnaise a très vite dénoncé « une idéologie en roue libre ». Et devant la masse de réactions hallucinées sur les réseaux sociaux, Bagnon a dû expliquer qu’une piste « non genrée » était par exemple bien éclairée parce que les femmes cyclistes ont souvent exprimé leur crainte de rouler la nuit par peur des agressions ou bien des pistes interdites à un usage sportif que l’élu attribue davantage aux garçons, pour que toutes et tous puissent rouler sans crainte des collisions. On se rend compte qu’il s’agit tout simplement de structures adaptées à la sécurité de tous les citoyens, en somme. Mais l’usage de ce vocabulaire obscur qui emprunte à la culture woke est devenu la norme chez les Verts.

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Et cela agace leurs partenaires au sein de la Nupes. « Levons le pied sur la novlangue, au moins jusqu’aux législatives » me disait un candidat de la Nupes un peu contrarié. Le problème c’est que les maires verts ont pris l’habitude de déclencher des polémiques inutiles et pour tout dire, dérisoires. Vous vous souvenez de l’édile de Bordeaux qui a renoncé au sapin de Noël parce qu’il ne voulait plus d’arbres morts dans sa ville, ou de celui de Lyon qui a décrit le Tour de France comme « machiste et polluant ». Ces sorties régulières, aisément caricaturables, permettent de tourner (facilement) en dérision le sujet pourtant fondamental de la crise climatique, tout en galvanisant l’électorat de droite. Il y a aussi Eric Piolle à Grenoble, qui, très loin du sujet de la transition écologique, a relancé la polémique sans fin du burkini, l’objet politique idéal pour mobiliser l’électorat des adversaires de la Nupes. Jean-Luc Mélenchon déploie des efforts considérables pour tenter de crédibiliser son programme. Les écolos, avec leurs pistes cyclables non genrées, c’est un comble, polluent son message.

David Doukhan

 

 

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