Macron refuse « l’humiliation » de la Russie : « Une phrase qui restera dans l’Histoire », selon Vladimir Fédorovski

Jacques Witt/SIPA

L’écrivain et ancien diplomate russe Vladimir Fédorovski était l’invité de Renaud Blanc dans la matinale de Radio Classique. Auteur du livre Poutine et l’Ukraine, les faces cachées aux éditions Balland se dit « moins pessimiste » depuis le défilé russe du 9-mai et le discours de Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron : « la paix ne se construira pas dans l’humiliation de la Russie »

Vladimir Fédorovski exprime son soulagement au lendemain du défilé russe du 9-mai à Moscou : « on n’a pas vu l’avion de l’apocalypse dans le ciel », cet appareil qui résiste aux attaques nucléaires et qui est finalement resté au sol. L’ancien diplomate parle d’une escalade « terrible » depuis deux semaines, jusqu’à dimanche dernier, avec une sémantique guerrière qu’il assure ne pas avoir constaté pendant la Guerre froide : « on a assisté à une confrontation totale entre l’Occident et la Russie, et certaines phrases ont été incroyables ». Il se dit désormais « moins pessimiste », en particulier après le discours de Vladimir Poutine, qui n’a pas prononcé le mot de « guerre », mais celui de « menace ». Pour Vladimir Fédorovski c’est un changement de discours important. L’écrivain né à Moscou, qui se revendique Ukrainien par son père, avertit les Européens : « vous sous-estimez l’importance des rapports militaires entre les Russes et les Chinois, et la création d’un bloc anti occidental militaire ». « Poutine a renforcé l’Otan, mais l’Otan a renforcé en quelques sortes le président russe en le jetant dans les bras de la Chine », résume l’ex diplomate.

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Il salue en tous cas l’attitude d’Emmanuel Macron qui prône la négociation et a assuré ce lundi 9 mai à Strasbourg que « la paix ne se construira pas dans l’humiliation de la Russie ». « C’est une phrase qui compte, qui va rester dans l’Histoire », selon Vladimir Fédorovski, ajoutant que cela « tranche avec les discours des va-t-en-guerre ». Appelé à commenter les sondages d’opinion très favorables à Vladimir Poutine, soutenu par 8 Russes sur 10, l’ancien diplomate estime que ces chiffres sont crédibles. Il assure que cette mobilisation en faveur du Kremlin est le résultat du choc provoqué par l’interdiction de l’Université de Milan d’étudier Dostoïevski et l’annulation de concerts de Tchaïkovski. « Cela a marqué les Russes, plus que les phrases du président américain Biden ou du ministre français de l’Economie Bruno Le Maire ».

Béatrice Mouedine

 

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