Loi pouvoir d’achat : Semaine décisive pour la majorité présidentielle

Jacques Witt/SIPA

Aujourd’hui 18 juillet, l’examen du projet de loi sur le pouvoir d’achat va débuter à l’Assemblée nationale. Après le revers du pass sanitaire, la majorité présidentielle s’apprête à vivre un test important concernant la lutte contre l’inflation et le soutien des Français les plus fragiles face à cette crise.

Le gouvernement veut absolument éviter de creuser la dette publique

Ce 18 juillet arrive à l’Assemblée le projet de loi sur le pouvoir d’achat, véritable pierre angulaire du gouvernement pour faire face à l’inflation. Le camp présidentiel veut aller vite, et faire appliquer cette loi le mois prochain, dès le 2 août. Pourtant, faute de majorité absolue, le gouvernement doit faire des compromis mais pour l’instant, il a été plutôt avare. En effet pour la majorité présidentielle, la priorité est de ne pas creuser la dette. Leur but est d’aider les Français mais sans perdre l’objectif de ramener le déficit public à 5% du PIB. « Fini la surenchère », prévenait la semaine dernière le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

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Même si l’inflation continue de grimper, les pensions de retraite et les prestations sociales seront revalorisées à hauteur de 4%. Pour les ménages les plus modestes, le gouvernement répond donc dans l’urgence avec un chèque alimentaire de 100 euros et une prime de 50 euros par enfant à charge. A part l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, il n’est pourtant pas question d’entendre parler d’une revalorisation générale des salaires. En effet, en Commission, tous les amendements venus de la gauche qui allaient dans ce sens ont été rejetés. Le gouvernement compte davantage sur les entreprises grâce au triplement de la « prime Macron ». D’ailleurs, la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapée, qui arrivera par un amendement commun à l’Assemblée semble être la seule mesure qui fera consensus.

 

Le parlement est majoritairement favorable au projet de loi sur le pouvoir d’achat 

Il est vrai que parmi les oppositions dans l’hémicycle, beaucoup s’opposent à ce texte. La NUPES a affirmé qu’elle ne voterait pas ce projet de loi sur le pouvoir d’achat en l’état. L’alliance de gauche refuse de voir entérinée de facto une baisse du pouvoir d’achat. Chez les socialistes, moins dans l’opposition de principe que leurs collègues Insoumis, on espère encore un geste de la majorité pour augmenter les APL. L’alliance de gauche portera jusqu’au bout le combat de donner un vrai coup de pouce pour le SMIC. Pourtant, sans le soutien des autres oppositions cela ressemble à un vœu pieux. En effet, le Rassemblement National n’affiche aucune revendication particulière et votera le texte du gouvernement. Il en va de même pour Les Républicains qui comptent toutefois faire pression contre cette « addiction à la distribution des chèques ». Un députée LR voudrait « plutôt baisser les taxes, notamment sur les carburants ». Ce sera le cœur de la bataille du 21 juillet, lors de l’examen de l’autre pendant du paquet pouvoir d’achat qui se concentrera sur l’aspect budgétaire, avec l’arrivée à l’Assemblée du projet de loi de finances rectificative pour 2022.

Laurie-Anne Toulemont 

Ecoutez les explications de Laurie-Anne Toulemont :

 

 

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