Les incidents au Stade de France jugés très sévèrement par la presse

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Carton rouge, c’est la une du Midi Libre après le fiasco de l’organisation de la finale de la coupe de l’UEFA samedi soir à Paris. Pour Le Parisien-Aujourd’hui en France c’est un fiasco, pour Libération un fiasco policier.

La France est devenue la risée du continent européen

Pour L’Equipe c’est une descente par chaos. Chaos, un mot que l’on retrouve à la une de L’Alsace ou du Figaro. Mais c’est la presse étrangère qui juge le plus sévèrement l’organisation défaillante en amont de la rencontre de samedi soir. Pour le tabloïd anglais The Sun le Stade de France s’est transformé en « Stade de Farce ». Un « scandale sans nom », a estimé le quotidien sportif espagnol As. Pour le quotidien allemand Bild qui s’interroge sur l’organisation de l’UEFA, ce fut la soirée du chaos quant au Corriere dello Sport italien il résume les choses ainsi : « la conclusion d’une triste saison pour la France où se sont multipliés dans les stades les problèmes de sécurité et d’ordre public ».

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Pour les éditorialistes français, le sujet va devenir politique. Benoît Lallement dans Le Parisien s’interroge d’ores et déjà sur la capacité de la France a tenir la promesse d’une ouverture des JO de 2024 sur la Seine. « Comment imaginer », écrit-il « pouvoir mettre la France et le monde sur les quais de la Seine pour saluer 10 000 athlètes quand organiser une finale de Ligue des Champions vire au fisaco ? ». Et plus loin il égrène la liste des défaillances qui dessinent le portrait en creux d’un pays qui n’a pas les moyens de ses ambitions : « oui, il y avait une grève du RER B pour accéder au Stade de France, oui il y avait dans Paris samedi 60 000 supporteurs anglais dont une immense proportion sans billet, oui, chacun connaissait les risques de débordements mais rien n’a été fait ou en tous cas bien fait, et la France présentée comme comme la championne du monde de l’organisation sportive est la risée du continent ».

 

« Dans deux ans Paris accueille les JO de 2024, si nous gardons les yeux grands fermés, nous connaîtrons les mêmes humiliations »

« On s’est senti plus en sécurité à Kiev pour la finale précédente de 2018 », raconte sur la page d’à côté Sam, supporteur de Liverpool, écœuré par son expérience à Paris. Alors dans Le Figaro, Vincent Trémolet de Villers, la plume aiguisée, s’interroge : « est-il possible dans notre pays d’organiser une grande fête populaire sans qu’elle ne dégénère en affrontements ? ». Et il enfonce le clou : « ah les supporters britanniques, s’il n’étaient pas là, la ville de Saint-Denis serait un havre de paix » et l’éditorialiste d’estimer qu’il est un peu facile pour le ministère de l’Intérieur et le préfet de Police de faire porter le chapeau aux supporteurs de Liverpool. « La confusion se dissipe », écrit-il « et l’on commence à faire le tri entre faux supporteurs, britanniques dépouillés de leurs places et parfois de leur smartphone et vraies racailles. Les spectateurs du monde entier ont découvert la friabilité de la 7e puissance mondiale et les causes sont connues » dit-il : « immigration anarchique, un terrain éducatif déglingué, qui développe un sentiment victimaire préalable à une dérive délinquante habillées de fierté identitaire. Tous les ingrédient du mal français se retrouvent dans ce précipité. Dans deux ans Paris accueille les JO de 2024, si nous gardons les yeux grands fermés, nous connaîtrons les mêmes humiliations ».

David Abiker

 

 

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