Endométriose : 7 ans en moyenne entre les premiers symptômes et la prise en charge

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Une femme sur dix serait touchée par l’endométriose, cette maladie inflammatoire chronique encore méconnue. Elle touche l’appareil génital féminin et s’explique par le développement d’une muqueuse utérine en dehors de l’utérus, qui colonise d’autres organes en provoquant des lésions.

Parfois asymptomatique, L’endométriose peut aussi se manifester par des règles abondantes, de violentes douleurs et dans certains cas, l’infertilité. Le problème est son diagnostic compliqué et peu de médecins y sont sensibilisés.

Il faut 7 ans en moyenne entre les premiers symptômes et une prise en charge. Un retard de diagnostic dû à la méconnaissance des médecins, regrette Yasmine Candau, présidente de l’association de patiente EndoFrance : « un radiologue qui ne sait pas ce qu’il cherche ou qui n’a pas l’œil aguerri, va passer à côté de lésions d’endométriose qui parfois ne mesurent que quelques millimètres. Trop souvent les médecins ont tendance à dire que la douleur est normale. Sauf que quand on a de l’endométriose, c’est vraiment des douleurs terribles qui invalident le quotidien ». 

Les seuls traitements ne font que mettre la maladie en sourdine

Des formations vont désormais sensibiliser les soignants. En parallèle, 20 millions d’euros sur 5 ans vont être consacrés à la recherche. Selon François Golfier, gynécologue et président de la Commission endométriose : «il y a une explosion de l’incidence de cette maladie qui touche actuellement près de 10% des femmes en période d’activité génitale. Mais il nous faut comprendre pourquoi. Cela va servir à améliorer des nouvelles offres thérapeutiques ». 

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Car pour le moment, les seuls traitements ne font que mettre la maladie en sourdine, regrette le professeur Horace Roman, spécialiste de l’endométriose : « la seule chose que l’on sait faire du point de vue médical c’est de bloquer les règles pour bloquer l’inflammation et donc les douleurs. Les patientes vont rester toutes leurs vies avec ces lésions ». Dans les cas extrêmes, la chirurgie est envisagée mais elle reste risquée pour la fertilité. Le gouvernement souhaite que dans tous les cas, les parcours de soins soient remboursés à 100%. 5 000 femmes seulement en bénéficient jusqu’ici.

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :

 

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