Un plan d’aides pour les personnes âgées incus dans le Budget de la Sécurité sociale a été présenté ce vendredi 24 septembre. Les détails ont été donné hier par le Premier ministre Jean Castex. Pour l’aide à domicile : un minimum de 22 euros de l’heure pour les prestataires, et pour les Ehpad, le recrutement de 10 000 soignants d’ici 2025.
L’entrée en Ehpad se fait tard : « on y rentre dans les 2 dernières années de sa vie »
Avec ces annonces, on est loin de la « grande ambition humaniste » pour les personnes âgées promise par Emmanuel Macron en 2018. Et dans les Ehpad c’est la déception. 10 000 soignants supplémentaires, ça veut dire environ 1 soignant en plus par établissement. Un coup de pouce, certes, mais qui ne va pas améliorer la prise en charge, remarque Annabelle Vêques. La directrice de la FNADEPA, qui représente les directeurs d’Ehpad, note que les personnes accueillies dans ces établissements sont de plus en plus en perte d’autonomie, car l’entrée en Ehpad se fait tard : « on y rentre dans les 2 dernières années de sa vie ».
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« La situation post-Covid exigeait qu’on passe à la vitesse supérieure pour inventer l’Ehpad du futur »
Elle explique que le personnel supplémentaire va juste continuer à accompagner, de la même manière, des résidents dont les besoins vont en augmentant. Or, poursuit Annabelle Vêques, « 80% des directeurs d’Ehpad adhérents à la FNADEPA recherchent du personnel depuis plus de 6 mois, ce qui a conduit ¼ d’entre eux à geler les admissions ». Pour sortir les Ehpad de l’impasse, il aurait fallu plus qu’un chapitre, mais toute une loi selon le spécialiste des questions liées au vieillissement Luc Broussy, pour qui « la situation post-Covid exigeait qu’on passe à la vitesse supérieure pour inventer l’Ehpad du futur […] il faut des évolutions législatives qui rendent indispensable une loi Grand âge ». Une loi abandonnée par le Gouvernement à la fin de l’été.
Laurie-Anne Toulemont
Ecoutez le reportage de Laurie-Anne Toulemont :
